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Crise en Ukraine : à Munich, les Occidentaux affichent leur unité face à la menace russe

La vice-présidente américaine Kamala Harris et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à Munich le 18 février 2022. ANDREW HARNIK / AFP

Est-ce déjà la guerre ? Non, si on entend par là la grande offensive dont Vladimir Poutine menace l’Ukraine depuis plus de trois mois. Mais la multiplication des incidents ces tout derniers jours dans le Donbass, les nombreuses violations du cessez-le-feu, les deux soldats ukrainiens tués, les évacuations de civils orchestrées par les séparatistes prorusses, tout cela ressemble de plus en plus à la guerre. Cette extrême tension, alimentée par le double discours du président russe sur un prétendu retrait de ses troupes de la frontière tout en menant des exercices nucléaires, a largement dominé la deuxième journée de la conférence sur la sécurité de Munich (Allemagne), samedi 19 février.

Un sentiment de gravité croissant a marqué les interventions des responsables et dirigeants qui se sont succédé à la tribune, y compris chez ceux des Européens qui avaient fait jusqu’ici preuve de plus de retenue que les Américains et les Britanniques. Il était aussi perceptible dans les nombreuses réunions organisées en marge de la conférence, comme celle des ministres de la défense de l’OTAN et celle des ministres des affaires étrangères du G7.

Il est clair que dans l’esprit des dirigeants occidentaux, une intervention militaire russe est à présent une hypothèse si plausible qu’ils en sont déjà à en évaluer l’impact sur l’ordre européen.

« Les événements de ces derniers jours pourraient bouleverser l’ordre international », a averti la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un discours inhabituellement combatif. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a décrit « une nouvelle normalité, à laquelle nous devons nous préparer ». Si la Russie envahit de nouveau l’Ukraine, « ce sera un énorme choc » pour le monde, a déclaré le premier ministre britannique, Boris Johnson, tandis qu’à l’Elysée, on soulignait, vendredi, que l’Europe « basculerait dans une autre réalité géopolitique » en cas de nouvelle agression russe.

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Face à ce risque, dont la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, pense qu’il pourrait se concrétiser « dès la semaine prochaine » – là où les autres dirigeants reconnaissent qu’ils n’en savent rien –, les Occidentaux ont résolument affiché leur unité à Munich.

Venue dans la capitale bavaroise à la tête d’une délégation de membres du Congrès des deux partis, la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a salué le travail effectué ces dernières semaines par les Alliés pour parvenir à cette unité, alors que M. Poutine « déroule le manuel familier de l’agression russe », fait de « désinformation, de mensonges et de propagande ». Mme von der Leyen s’est félicitée de ce que « l’Union européenne et l’Alliance transatlantique soient parfaitement alignées ».

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