France World

Crise ukrainienne : l’Union européenne se dit prête à faire face aux coupures de gaz de Moscou

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles le 17 février 2022. FRANCOIS WALSCHAERTS / AP

Pendant qu’à New York, jeudi 17 février, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, déclarait que la Russie avançait vers la guerre, à Bruxelles, les dirigeants européens tentaient de se persuader qu’elle pouvait encore être évitée. A condition toutefois qu’une désescalade intervienne « de toute urgence », soulignait le président du Conseil, Charles Michel.

Après une discussion à vingt-sept organisée avant le sommet Union européenne-Union africaine, le mot « unanimité » était sur toutes les lèvres. « Tous sur la même ligne, c’est trop rare pour ne pas être souligné », ironisait une diplomate. L’absence du premier ministre hongrois, Viktor Orban, resté à Budapest pour une rencontre avec le président brésilien, Jair Bolsonaro, – lequel arrivait de Moscou – aura sans doute facilité les choses.

L’autre mot-clé de la journée était « incertitude », car le retrait partiel des troupes russes « ne peut être pris au sérieux », a jugé par exemple le premier ministre italien, Mario Draghi. « Personne ne dispose d’une preuve quelconque de ce retrait », a renchéri le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, Josep Borrell, évoquant des combats et des bombardements dans l’est de l’Ukraine couplés à une intense campagne de désinformation lancée par des sites russes, « afin de créer un climat de prétendues attaques contre des citoyens russes dans cette partie de l’Ukraine ».

Même si le pessimisme transparaissait, pas question toutefois de renoncer à la voie diplomatique, ont martelé les participants. La France, par exemple, n’a pas commenté les propos alarmistes de M. Blinken, sauf pour soutenir sa proposition d’une nouvelle rencontre entre lui et son homologue russe, Sergueï Lavrov, la semaine prochaine.

Les Vingt-Sept se sont aussi penchés sur les sanctions, « très lourdes et très conséquentes », mises en œuvre contre Moscou en cas d’agression de l’Ukraine. Mais quand ce plan pourrait-il être déclenché ? « Une fois le moment venu, nous agirons de manière résolue ; quand le niveau d’intensité de l’agression l’exigera », a dit M. Borrell. Cela ne sera en tout cas pas avant une rencontre entre les présidents russe et ukrainien, perspective que la diplomatie européenne refuse encore d’écarter.

Les détails du plan et ses cibles restent secrets. Selon un porte-parole de M. Borrell, la discussion sur le fond ne devrait pas avoir lieu « avant qu’il se passe quoi que ce soit (…), car nous ne ferions que spéculer sur l’agression potentielle à laquelle nous aurions à réagir ».

Il vous reste 49.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Crise ukrainienne : l’Union européenne se dit prête à faire face aux coupures de gaz de Moscou est apparu en premier sur zimo news.