Michael Masi ne sera pas le directeur de course de la F1 pour la saison 2022, qui débute en mars. Cette décision, conséquence de la controverse du GP d’Abu Dhabi ayant abouti au titre de Max Verstappen, a été annoncée par le nouveau président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem.
Il paie sa gestion controversée des derniers tours d’Abu Dhabi qui ont abouti au sacre de Max Verstappen, mais aussi, sans doute, d’autres décisions discutables prises tout au long de l’année. Directeur de course de la Formule 1 depuis 2019, Michael Masi a officiellement été démis de ses fonctions par la Fédération internationale de l’automobile (FIA). L’Australien ne sera donc pas aux commandes des courses de la saison 2022. L’annonce a été faite ce jeudi, à bientôt un mois du premier Grand Prix prévu le 20 mars à Bahreïn.
« Michael Masi, qui a accompli un travail très difficile pendant trois ans en tant que directeur de course de Formule 1 à la suite de Charlie Whiting (décédé à la veille du début de la saison 2019 après avoir exercé pendant plus de vingt ans, ndlr), se verra offrir un nouveau poste au sein de la FIA », précise Mohammed Ben Sulayem, le nouveau président de l’instance dirigeante mondiale.
La F1 se dote d’une VAR et supprime la diffusion de certaines communications radio
La direction de course sera désormais assurée en alternance par Niels Wittich et Eduardo Freitas. Le premier était en charge du championnat allemand de voitures de tourisme DTM. Il était prévu qu’il récupère la direction de la Formule 2 et de la Formule 3, mais aussi qu’il assiste Michael Masi sur cette saison 2022 de F1. Le second s’occupait du championnat du monde d’endurance (WEC) avec notamment les 24 Heures du Mans.
Deux autres décisions importantes sont prises par la FIA en réponse à la polémique d’Abu Dhabi. La direction de course 2022 sera désormais assistée par une « salle de contrôle virtuelle ». Son fonctionnement sera « comparable à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) » qui existe dans le football, afin de contribuer à « l’application des règlements sportifs à l’aide des outils technologiques les plus modernes ». En outre, les communciations radio adressées au directeur de course ne seront plus diffusées à la télévision. La FIA souhaite ainsi « protéger » Niels Wittich et Eduardo Freitas. Il sera toutefois toujours possible pour les écuries de « poser des questions au directeur de course selon un processus bien défini et non intrusif ».
Mercedes avait démenti avoir réclamé le départ de Masi
Déjà critiqué pour des décisions prises dans d’autres courses, notamment en Arabie Saoudite où il a proposé un marchandage à Red Bull et Mercedes pour sanctionner Max Verstappen, Michael Masi était sur la sellette depuis le 12 décembre, date du dernier GP de la saison 2021 de F1 à Abu Dhabi. Pour ses détracteurs, le règlement n’a pas été respecté lorsqu’il a fait rentrer la voiture de sécurité et permis à la course d’être relancée pour un dernier tour, alors que les voitures retardataires n’avaient pas encore rattrapé l’arrière du peloton après s’être dédoublées. Grâce à cette décision, Max Verstappen a pu doubler Lewis Hamilton et lui ravir le titre de champion du monde.
La FIA avait alors annoncé l’ouverture d’une enquête, après avoir rejeté toutes les réclamations d’après-course déposées par Mercedes. L’instance avait notamment estimé que les textes permettaient à Michael Masi d’avoir carte blanche dans la gestion de la voiture de sécurité. Néanmoins, la fédération admet qu’elle va « revoir » les règles sur le dédoublement des monoplaces sous régime de voiture de sécurité.
Ces explications n’ont pas suffi à atténuer les critiques contre Michael Masi. Toto Wolff, directeur de Mercedes, n’avait pas mâché ses mots: « Avoir une conversation avec Michael Masi ne m’intéresse pas. Les décisions qui ont été prises dans les quatre dernières minutes de cette course ont fait perdre à Lewis Hamilton un titre mondial mérité. (…) Nous sommes pris en otage par des décisions improvisées dans tous les domaines ». Par la suite, l’écurie allemande avait néanmoins dû démentir avoir réclamé le départ de Masi.
Ces derniers jours, la pression s’était de nouveau accentuée sur Michael Masi, avec la diffusion d’enregistrements radio suggérant qu’il avait été influencé par un responsable de Red Bull pendant la course.
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