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Élevage intensif : enquête chez un leader européen de la production de poulets

Poulets agonisants, cadavres jonchant le sol, bâtiments sans accès à l’extérieur… L’association Welfarm dévoile une enquête menée dans une exploitation de volailles d’un géant européen de la filière. La Fondation 30 Millions d’Amis exige de la part des candidats à la Présidentielle des mesures pour sortir du modèle de l’élevage intensif, auquel plus de 8 Français sur 10 s’opposent (baromètre Fondation 30 Millions d’Amis /Ifop, janvier 2022).

Choquant ! Tournées au cours de l’été 2021 par l’ONG espagnole Equalia au sein d’un élevage de poulets de chair situé dans la région Vénétie (Italie), de nouvelles images d’enquête sont diffusées en France par l’association Welfarm pour la défense des animaux de ferme – avec laquelle collabore la Fondation 30 Millions d’Amis. Sur la vidéo (ci-dessous), on aperçoit des poulets malformés, incapables de se mettre debout, ainsi que des cadavres de volatiles jonchant le sol. On y voit également un employé donnant des coups de pied aux volailles, un autre piétinant un poulet à terre, et des « ramasseurs » brisant le cou des animaux en les faisant tourner entre leurs poings.

Sur la vidéo, on aperçoit des poulets malformés, mais aussi des employés donnant des coups de pied aux volailles, piétinant un poulet à terre, ou brisant le cou des animaux. ©Equalia /Welfarm

« On ne peut plus détourner le regard »

L’exploitation en question fournirait le groupe Agricola Italiana Alimentare (AIA), marque du groupe Veronesi, 4e  producteur européen de la filière et premier producteur de viande de volaille fraîche en Europe, selon le communiqué de Welfarm (16/02/2022). « Trop souvent, des animaux souffrent en élevage parce que les normes applicables et contrôles ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux, s’indigne Adrienne Bonnet, responsable du pôle Campagnes, Plaidoyer et Juridique de l’ONG. Comme en France, l’élevage de poulets de chair en Italie est encadré par une directive européenne qu’il est indispensable de revoir en profondeur. » Selon cette directive, les poulets peuvent en effet être entassés jusqu’à 23 par m², sans accès à l’extérieur, et sans dispositifs leur permettant d’exprimer leurs comportements naturels, tels que des perchoirs par exemple.

« Faire évoluer les élevages intensifs vers des modèles plus respectueux des animaux est une nécessité dont l’UE comme les États membres doivent se saisir, insiste la porte-parole de Welfarm. On ne peut plus détourner le regard, non seulement pour les animaux mais aussi parce que les produits issus de ces élevages se retrouvent dans les assiettes des consommateurs européens. » Les défenseurs des animaux préconisent par conséquent de réduire les densités dans les élevages de poulets, de privilégier les races à croissance lente, et surtout de soutenir l’accès au plein air. « Cela permettrait, a minima, de conjuguer une plus forte résistance aux maladies sur le long terme et une meilleure prise en compte du bien-être animal », soulève l’ONG. En effet, l’élevage intensif favorise l’émergence de nouvelles zoonoses (maladies transmises par les animaux aux humains, NDLR) en regroupant de fortes concentrations d’animaux de la même espèce dans un espace clos.

Selon le baromètre mené par la Fondation 30 Millions d’Amis avec l’Ifop (janvier 2022), 85 % de nos concitoyens réclament la fin de l’élevage intensif. « Enquêtes après enquêtes, les Français montrent qu’ils sont de plus en plus mobilisés pour la protection des animaux, estime Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. En mettant le bien-être animal parmi leurs préoccupations majeures pour la Présidentielle, ils demandent aux candidats de faire des propositions ambitieuses et concrètes en la matière. »

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