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Discothèque: 20 à 25% des boîtes de nuit n’ouvriront pas

Les boîtes de nuit font leur grand retour après plus de neuf semaines de fermeture en raison de la crise sanitaire. « On voit enfin le bout du tunnel », se félicite David Zénouda, représentant d l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) Paris du secteur Nuit. Les établissements devront toutefois respecter un protocole sanitaire publié mardi 15 février sur le site du ministère de l’Économie. Pass vaccinal ainsi qu’un contrôle d’identité sont exigés aux clients pour pouvoir célébrer la réouverture des lieux qui a débuté dans la nuit du mardi 15 à mercredi 16 février à minuit pile. D’ailleurs, certaines discothèques n’ont pas perdu de temps pour accueillir leur premier client. « Plusieurs établissements n’ont pas attendu mercredi soir et ont ouvert cette nuit. Il y avait un vrai manque chez les jeunes de se retrouver pour faire la fête et une impatience terrible, autant du côté des fêtards que des professionnels », raconte David Zénouda. Mais certaines boîtes de nuit en difficulté ne pourront pas retrouver le sourire de leurs clients, du moins, pas maintenant. « Entre 20 et 25% des discothèques n’ouvriront pas leurs portes en France », constate Christian Jouny, délégué général du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL).

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Une crise « d’une violence extrême pour le secteur »

Sur les 1.600 boîtes de nuit que comptait la France en 2020, près de 400 sont actuellement contraintes de garder le rideau baissé, selon le SNDLL. Certains gérants se sont reconvertis professionnellement pendant que d’autres espèrent prochainement pouvoir redresser leur entreprise. « La crise économique et sanitaire a été d’une violence extrême pour le secteur. La première fermeture exigée par l’exécutif en mars 2020 a été difficile à surmonter mais le fait de nous avoir privé de travailler pendant les fêtes de fin d’année en 2021 a lourdement aggravé la situation », souffle Christian Jouny. Une période qui correspond en moyenne à 20% du chiffre d’affaires annuel des établissements, selon lui. « Ces festivités nous permettent d’approvisionner notre trésorerie pour la saison estivale. Là, on va devoir faire sans », ajoute David Zénouda.

Plusieurs aides de l’État ont pourtant été mises en place pour tenter de limiter la casse. En mars 2021, le dispositif « coûts fixes » permettant de compenser 90% (70% pour les entreprises de plus de 50 salariés) de la perte d’exploitation a été décidé par le ministère de l’Économie. Un coup de pouce qui a été par la suite renforcé en janvier 2022 où les discothèques peuvent désormais obtenir une prise en charge du salaire du gérant de l’établissement ainsi que celle des coûts fixes à hauteur de 100% pour les mois de décembre et de janvier. « On aurait aimé que le gouvernement comprenne plus tôt les difficultés du secteur », regrette Christian Jouny. D’autant plus que « 20 à 30% » des entreprises concernées n’étaient pas éligibles pour recevoir ces aides sur l’année 2021. Pour en bénéficier, il faut en effet avoir subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50% par rapport au même mois en 2019. Un taux trop élevé selon Christian Jouny qui espère le fixer prochainement à 30%. « Nous sommes en discussion régulière avec Bercy et il est possible que le ministère l’accepte », confie-t-il avant d’ajouter que cela permettra d’indemniser « la quasi-totalité des exploitants ». Par ailleurs, il espère que la possibilité de recourir à l’activité partielle sans reste à charge soit prolongée « ponctuellement pour éviter des licenciements » dans ce secteur qui comprend environ 43.000 emplois.

Dans une interview accordée ce mercredi 16 février aux Échos, Jean-Baptiste Lemoyne, ministre chargé du Tourisme et des PME a assuré que « près de 650 demandes d’aides sur les 1.200 potentiellement concernées » avaient été enregistrées sur le mois de décembre. « Plus d’un tiers de ces entreprises ont reçu leur argent ce qui représente 6 millions d’euros décaissés », a-t-il souligné.

Les clients au rendez-vous

Les 1.200 boîtes de nuit qui peuvent de nouveau accueillir du public comptent bien remonter la pente au cours de l’année 2022. « Nous sommes assez confiants pour la suite. Les taux de réservation sont élevés pour ce soir et ce week-end », se réjouit Christian Jouny qui gère également trois établissements en Loire-Atlantique. « J’ai perdu plusieurs millions d’euros depuis la crise sanitaire et j’espère, comme l’ensemble des professionnels, retrouver une forte clientèle pour sauver mes entreprises », ajoute l’entrepreneur. Mais encore faut-il que les fêtards soient toujours au rendez-vous dans les mois qui suivent. « La saison n’est pas idéale mais on y croit » poursuit-il. Et avec un allègement des restrictions aux frontières françaises pour les étrangers vaccinés, les touristes sont particulièrement attendus par certains établissements, notamment parisiens. « On espère que la clientèle étrangère va revenir cet été car leur visite représente une partie importante du chiffre d’affaires pour ces discothèques à cette période », rétorque David Zénouda. Au total, le milieu de la nuit représente un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros, du moins, jusqu’en mars 2020 avant que les boîtes de nuit soient frappées de plein fouet par les restrictions sanitaires.

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