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Canada : démission du chef de la police d’Ottawa, statu quo dans les rues de la capitale malgré l’état d’urgence

Des policiers devant un drapeau canadien près du Parlement, à Ottawa, lors des protestations contre les mesures sanitaires, le 7 février 2022. DAVE CHAN / AFP

Très critiqué pour sa gestion des protestations contre les mesures sanitaires dans la capitale fédérale, le chef de la police d’Ottawa, Peter Sloly, a démissionné, mardi 15 février, a annoncé Riley Brockington, un conseiller municipal sur Twitter, au dix-neuvième jour de l’occupation du centre-ville par des manifestants. M. Sloly était dénigré notamment pour avoir laissé s’installer les camions en plein cœur de la ville, devant le Parlement et sous les fenêtres du bureau du premier ministre, Justin Trudeau.

Malgré des pouvoirs exceptionnels déclenchés lundi, la situation évoluait peu mardi matin dans les rues du centre-ville d’Ottawa, toujours bloquées par des manifestants opposés aux mesures sanitaires qui refusent de partir. Une longue file de camions bloquait toujours la rue Wellington sur la colline parlementaire.

Justin Trudeau a annoncé lundi le recours exceptionnel à la loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin aux blocages « illégaux ». C’est seulement la deuxième fois que cette disposition est activée en temps de paix, la dernière fois remontant à la crise de 1970 quand Pierre Elliott Trudeau, le père de l’actuel premier ministre, était au pouvoir.

Minimisé au départ par les autorités, le mouvement de contestation canadien qui a débuté fin janvier est parti de camionneurs protestant contre l’obligation d’être vacciné pour passer la frontière entre le Canada et les Etats-Unis. Mais les revendications se sont étendues à un refus de l’ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de M. Trudeau.

Assouplissement des restrictions sanitaires aux frontières

En quelques jours, la contestation a fait bouger les lignes. Le gouvernement fédéral a annoncé mardi l’assouplissement des restrictions sanitaires à ses frontières et notamment la fin de l’exigence d’un test PCR pour entrer dans le pays. « Il est temps d’ajuster notre approche. Nous assouplissons aujourd’hui nos mesures aux frontières », a déclaré Jean-Yves Duclos, le ministre fédéral de la santé. Le pays a aussi levé sa recommandation d’éviter les voyages à l’étranger.

Plusieurs provinces ont levé leurs restrictions. Lundi, le premier ministre de l’Ontario a annoncé que le passeport vaccinal serait levé le 1er mars dans sa province, épicentre de la contestation, suivant l’exemple de la Saskatchewan et de l’Alberta. Pour la première fois, le Québec a dit y réfléchir.

Sur les points de blocage aux frontières, la situation a évolué à Coutts, dans l’Alberta, où la police avait procédé lundi à l’arrestation de onze personnes et saisi des armes. « Le blocus est terminé, a déclaré Roberta McKale, porte-parole de la police albertaine. Tout le monde part volontairement. » A Emerson, dans le Manitoba, les manifestants refusaient en revanche de quitter les lieux et la frontière restait fermée. Dimanche soir, la police avait réussi à évacuer les manifestants du pont Ambassador, qui relie Windsor, dans l’Ontario, et la ville américaine de Detroit. Au total, 46 personnes ont été interpellées et 37 véhicules saisis, a annoncé mardi la police de la ville.

Si quelque 90 % des Canadiens sont vaccinés, le mouvement a reçu un soutien populaire plus large qu’anticipé par les autorités, symbole d’après les experts d’un ras-le-bol très fort de la population, soumise à des restrictions parmi les plus dures au monde depuis deux ans.

Le Monde avec AFP

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