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Crise en Ukraine : Kiev exige une réunion d’urgence avec Moscou, Olaf Scholz réclame une « désescalade »

Un soldat russe, lors d’une parade militaire, le 4 mai 2021, à Moscou. ALEXANDER ZEMLIANICHENKO / AP

La tension ne retombe pas près de la frontière ukrainienne, au cœur d’une grave crise internationale, l’une des pires en Europe depuis la fin de la guerre froide. Accusant Moscou de ne pas partager d’informations sur les déplacements massifs de troupes russes, Kiev a exigé, lundi 14 février, une réunion urgente avec la Russie et les autres pays de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), tandis que le chancelier allemand, Olaf Scholz, était attendu dans la capitale ukrainienne.

Dans un communiqué diffusé dimanche soir, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, a affirmé que la Russie avait ignoré une requête de l’Ukraine concernant le document de Vienne, un texte de l’OSCE qui promeut des mesures de transparence entre les forces armées de ses cinquante-sept pays membres, dont font également partie les Etats-Unis.

« Nous passons à l’étape suivante. L’Ukraine convoque une réunion avec la Russie et tous les Etats membres (de l’OSCE) sous quarante-huit heures pour évoquer le renforcement et les déplacements des troupes russes le long de notre frontière et en Crimée occupée », a déclaré M. Kuleba. La Russie « doit honorer ses engagements en matière de transparence militaire afin de réduire les tensions et de renforcer la sécurité de tous les Etats participants », a-t-il poursuivi.

Le Kremlin n’a pas souhaité dire lundi s’il acceptait une telle réunion, répétant qu’il s’agissait de « mouvements de soldats russes sur le territoire de la Russie ». « Il y a des mouvements d’ampleur des forces armées de l’Ukraine dans les régions frontalières [de la Russie] et dans la zone frontalière des territoires des républiques autoproclamées » contrôlées par des séparatistes prorusses soutenus par Moscou, a relevé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Un porte-parole de la présidence tournante de l’OSCE, actuellement assurée par la Pologne, a annoncé sur Twitter que la réunion d’urgence demandée par Kiev aurait lieu mardi à Vienne, sans préciser si la Russie y prendrait part.

« Lourdes conséquences »

Depuis novembre, ce pays a massé plus de 100 000 soldats aux frontières orientales ukrainiennes, suscitant la vive inquiétude des Occidentaux, qui craignent une nouvelle opération militaire contre Kiev après l’annexion de la Crimée en 2014, en parallèle au conflit qui dure depuis huit ans avec les séparatistes dans l’est de l’Ukraine. Washington a répété dimanche que la Russie pourrait attaquer Kiev « à tout moment ».

Moscou nie toute velléité agressive envers l’Ukraine, mais lie la désescalade à une série d’exigences, notamment l’assurance que ce pays n’entrera jamais dans l’OTAN. Une condition que les Occidentaux jugent inacceptable. Ce week-end, les tensions sont encore montées d’un cran, de nombreux pays occidentaux ayant appelé leurs ressortissants à quitter l’Ukraine ou commencé à évacuer leurs ambassades.

Dans une nouvelle tentative diplomatique pour prévenir une invasion russe de l’Ukraine et désamorcer cette crise russo-occidentale qui déstabilise la sécurité européenne, le chancelier allemand est arrivé à Kiev lundi pour y rencontrer le président ukrainien avant un déplacement à Moscou. Une conférence de presse commune est prévue en début d’après-midi avec le président Volodymyr Zelensky. « Nous attendons de Moscou des signes immédiats de désescalade », a déclaré M. Scholz dans un tweet, menaçant encore la Russie de « lourdes conséquences en cas de nouvelle agression militaire ».

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a appelé lundi Vladimir Poutine à reculer du « précipice » en Ukraine, estimant la situation « très, très dangereuse » avec une invasion russe possible « dans les quarante-huit heures à venir ». « Il est toujours temps pour le président Poutine de reculer », a estimé le dirigeant sur les télévisions britanniques. « Nous appelons tout le monde au dialogue (…) pour éviter ce qui serait une erreur catastrophique », a-t-il ajouté.

« Je dois dire qu’il y a toujours une chance » de « résoudre les problèmes qui doivent être résolus », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’un entretien avec le président Vladimir Poutine retransmis à la télévision. Les opportunités de dialogue « ne sont pas épuisées », a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

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