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« Il a encore envie de gagner des courses », Marion Rousse confiante pour la saison de Julian Alaphilippe

Directrice technique adjointe du Tour de La Provence et compagne du double champion du monde Julian Alaphilippe, Marion Rousse a pu lancer, ce vendredi midi, à Istres, la première étape de la course après le contre-la-montre inaugural de jeudi. L’occasion d’évoquer l’état d’esprit du coureur français qui commence sa saison avec cette compétition.

Marion Rousse, la 7e édition s’est lancée jeudi à Berre-L’Etang, nouvelle ville explorée par le Tour de la Provence avec une nouvelle fois un plateau relevé…

On a eu la chance au dernier moment d’avoir une dernière recrue avec Filippo Ganna qui a pris le départ, on a aussi Julian Alaphilippe. C’était une première étape super sur le point de vue sportif.

Pour la vitrine, une victoire du double champion du monde en titre du contre-la-montre, ça claque !

Ça claque, je crois que c’est le mot ! Hier j’étais aussi impressionnée par sa machine. En temps qu’organisateurs on peut être très content d’avoir comme premier maillot de leader un double champion du monde en titre de grand nom.

En regardant la liste de départ, on aperçoit la présence de onze équipes du World Tour, de quoi nourrir des ambitions pour les Tours à venir…

C’est une question qu’on nous pose souvent cette année. On est en Pro Series, juste en-dessous du World Tour. De plus en plus de grosses formations nous font confiance en nous mettant un gros plateau donc on est ravis et cela montre que tout le travail fait en amont paie parce qu’on essaie de mettre les coureurs dans les meilleures dispositions possibles sur la sécurité mais aussi par des parcours sportivement intéressants. Les équipes nous le rendent bien en mettant chaque année un peu plus de leaders. On ne s’interdit rien. On n’est peut-être pas encore sur le point de passer en Pro Tour mais l’idée se met en place.

Commencer par un contre-la-montre, pour des coureurs qui, pour beaucoup, débutaient leur saison, c’est aussi les mettre d’entrée en difficulté.

Beaucoup nous l’ont dit (rires). Quand on regarde le parcours on se dit que 7km ce n’est rien du tout sauf qu’il faut compter une heure d’échauffement plus les tours de reconnaissance puis sept kilomètres à bloc. C’est presque plus dur que cette première étape aujourd’hui, ce n’était pas vraiment un cadeau (rires).

L’arrivée à Montagne-de-Lure, dimanche, à plus de 1.500 mètres d’altitude sera un grand moment de cette 7e édition…

Oui et on la met en dernière étape. Les autres années on arrive au Ventoux sur l’étape du samedi. Cette fois, on va finir en apothéose, sur une montée très difficile de 14km à presque 7% de moyenne. Il y aura de quoi faire des écarts surtout qu’en début de saison il peut y avoir des écarts conséquents. L’étape de Manosque samedi sera aussi costaude.

Il y a une nouveauté sur cette 7e édition, le maillot du chouchou. On s’attendait à voir Julian Alaphilippe le remporter mais non, c’est Arnaud Démare qui a gagné le premier.

Ah ça vous plait hein ? (rires) On ne voulait pas que ce soit à chaque épreuve, ce serait dommage. On voulait que tous les gens participent même derrière leurs écrans. Ils ont été nombreux à voter, continuez.

Julian Alaphilippe se dit beaucoup plus serein, relaxé, il semble avoir digéré le poids du maillot de champion de monde…

Je le sens aussi beaucoup plus relax que l’an dernier. C’était son premier titre, il avait envie, à chaque départ, de mettre le feu un peu partout. Je pense qu’il s’est un peu perdu l’année dernière ou des fois il pouvait rester bien au chaud au milieu du peloton mais il voulait tellement montrer qu’il méritait ce maillot qu’il partait parfois trop loin. Il a eu l’expérience du premier maillot donc il est plus serein. Le fait d’avoir gagné l’an dernier de belles courses l’a mis en confiance. Il se dit qu’il mérite vraiment ce maillot. Il a eu tellement envie de donner du plaisir aux gens qu’il s’était mis une forme de pression. Cette année, il l’a moins. Mais je vous rassure qu’il a encore envie de gagner des courses.

Avec la paternité, l’écriture de son livre, on le sent aussi plus apaisé sur le vélo grâce à cette vie privée où tout se passe bien…

Quand on devient père ou mère, toute ta vie change. Tu prends beaucoup plus de recul sur des choses qui pouvaient te perturber. Parfois il part à l’entrainement pour des exercices difficiles et il part quand même avec la boule au ventre mais dans les jours sans, le soir quand il appelle Nino (son fils) au téléphone, ça te remet les pieds sur terre, ce n’est pas uniquement pour Julian Alaphilippe mais c’est la même chose pour tout le monde.

Pour le grand public, une course est plus importante que d’autres, le Tour de France… Est-ce que Julian en parle régulièrement ?

Il se pose lui-même la question de savoir si un jour ou non il pourra remporter le Tour. C’est une idée qu’on lui met beaucoup en tête. En 2019, qu’il dise le contraire ou non, il était proche, capable de rivaliser en haute montagne. Quand tu le fais une année tu te dis que tu peux le refaire, que tu es capable. Tu ne prépares pas le Tour pareil que tu joues le classement général ou des victoires d’étapes. Quand tu vois les Froome ou autres, sauf Pogacar maintenant, tu ne les voyais pas le reste de l’année. Julian, lui, est performant de la première course à la dernière. Il faudra peut-être travailler le général du Tour. Il se pose encore la question, je ne pourrais pas vous dire pour être honnête.

Propos recueillis par Clément Brossard

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