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Le premier ministre du Luxembourg, accusé de plagiat, renonce à son diplôme de droit

Le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, a annoncé, le 1er février, renoncer à son diplôme de troisième cycle en droit obtenu en 1998 à l’université de Nancy-II. S’il avait voulu le conserver, il lui aurait fallu reprendre son mémoire sur « les modes de scrutin aux élections du Parlement européen »… Certes, l’homme d’Etat libéral, avocat de formation, a autre chose à faire que de se replonger dans ses études. Mais il a surtout à cœur de mettre un point final à une affaire pour le moins embarrassante.

En octobre 2021, le média en ligne Reporter.lu avait affirmé que « plus des trois quarts » du mémoire rédigé par M. Bettel étaient composés de passages empruntés, in extenso, à des documents que le jeune étudiant n’avait pas jugé utile de citer. Le futur homme politique avait, entre autres, fait un très large copier-coller du rapport d’un eurodéputé grec, Georgios Anastassopoulos, datant du 2 juin 1998. Il avait aussi repris mot pour mot des extraits du site internet du Parlement européen. Sur 56 pages, seules deux sont intégralement attribuables à son auteur.

Université conciliante

Après avoir lancé sa « mission intégrité scientifique » sur l’affaire, l’établissement, qui a fusionné depuis au sein de l’université de Lorraine, a expliqué, le 1er février, dans un communiqué particulièrement conciliant pour le premier ministre luxembourgeois, que le mémoire incriminé « [était] bien un travail original de compilation de documents et de synthèse », mais que « plusieurs parties du document [pouvaient] être considérées comme une forme de plagiat car non référencées de manière correcte ».

En clair, l’établissement juge le mémoire de M. Bettel acceptable d’un point de vue académique dès lors qu’il y cite ses sources. Il lui a donc demandé de le « reprendre (…) pour y inclure l’ensemble des références manquantes », sans quoi il n’excluait pas « le possible retrait du diplôme de DEA [diplôme d’études approfondies]».

« D’un point de vue universitaire », cette communication de l’université de Lorraine « est énorme. Pour sauver Bettel, elle disqualifie tous les mémoires de troisième cycle rendus avant 1998 !  », juge Jean-Noël Darde, ancien maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-VIII. Cet enseignant à la retraite, qui tient le blog Archéologie du copier-coller, rappelle que nombre d’affaires de plagiat ont fini devant les tribunaux et que « l’économie lorraine est très liée à l’économie luxembourgeoise ».

M. Bettel, pour sa part, s’est résolu, à 48 ans, à renoncer à son diplôme, « afin de lever tout doute sur le bien-fondé du DEA et d’éviter une perte de confiance dans le travail académique ». Il a demandé « à l’université d’accepter [ses] excuses et [sa] décision ».

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