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En Algérie, une quarantaine de détenus du Hirak en grève de la faim

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Manifestation pro-démocratie à Alger, le 20 septembre 2019. FATEH GUIDOUM / AP

Au moins quarante détenus d’opinion de la prison d’El-Harrach, à Alger, ont commencé une grève de la faim depuis le 28 janvier, selon plusieurs avocats du Collectif de défense des détenus d’opinion. Ces militants du Hirak incarcérés dénoncent leur détention provisoire – la plupart attendent leur procès depuis plusieurs mois – et les poursuites dont ils sont l’objet sur la base de l’article 87 bis du code pénal, amendé en juin 2021.

Cette nouvelle disposition, qui assimile à du « terrorisme » ou à du « sabotage » tout appel à « changer le système de gouvernance par des moyens non conventionnels », a permis l’intensification de la répression contre les acteurs de l’agitation antisystème née du refus d’une candidature à un cinquième mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika (décédé en septembre 2021). Un raidissement sécuritaire du régime algérien que la crise sanitaire liée au Covid-19 a facilité.

Les autorités nient pourtant toute situation anormale dans les prisons. « Aucun mouvement de grève n’a été enregistré au sein de cet établissement pénitentiaire [d’El-Harrach] », a assuré dans un communiqué, le 29 janvier, le parquet d’Alger en menaçant de poursuites toute personne qui relaierait des informations « tendancieuses ». Les avocats maintiennent toutefois que les détenus ont bel et bien refusé de s’alimenter.

Les familles en grève de la faim

Mercredi 2 février, vingt-trois d’entre eux ont été transférés vers les prisons de Berrouaghia, dans la région de Médéa (ouest d’Alger) et de Bouira (est), a affirmé la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) qui qualifie un tel transfert d’« illégal et arbitraire ». « Il s’agit de casser la grève de la faim, dénonce Saïd Salhi, le vice-président de la Laddh. Nous avons appelé les grévistes à suspendre leur mouvement afin de préserver leur intégrité physique, mais ils persistent. Il est dramatique qu’ils en arrivent à cet ultime recours pour crier leur détresse. »

Lors d’une rencontre de solidarité avec les détenus qui s’est tenue le 5 février au siège du Mouvement démocratique et social (MDS) dans la capitale, un parti d’opposition dont le coordinateur Fethi Ghares a été condamné le 9 janvier à deux ans de prison ferme, des familles ont annoncé qu’elles entraient également en grève de la faim.

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