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ASO veut « connaître la vérité »… sans fâcher l’Arabie saoudite

Les services de la DGSI poursuivent actuellement leur enquête en Arabie saoudite afin de faire la lumière sur l’explosion du véhicule de Philippe Boutron, intervenue avant le début du Dakar 2022. Au sein de l’organisateur ASO, on assure vouloir connaitre la vérité sur ce triste événement. Mais l’Arabie saoudite veut soigner son image. Or, le pays verse selon nos informations 15 millions d’euros à ASO chaque année.

Plus d’une semaine après son arrivée en Arabie saoudite, la DGSI poursuit son enquête sur l’incident survenu avant le début du Dakar. Les enquêteurs se concentrent uniquement sur l’explosion du véhicule de Philippe Boutron. L’affaire Camélia Liparoti, révélée par RMC Sport, est juste « étudiée » par la sécurité intérieure puisqu’aucun lien n’a encore été établi.

Mais les enquêteurs ont réussi à retrouver le camion d’assistance de la pilote franco-italienne. Ce dernier va être rapatrié alors qu’un seul rapport sur le sujet a été découvert: celui de la police routière. Il évoque uniquement un incendie et l’absence de blessé.

L’ambiance a « littéralement changé » sur le bivouac

En parallèle, Amaury Sport Organisation a ouvert un dossier pour aider l’écurie de Philippe Boutron. Le but, accompagner Sodicars Racing dans les formalités financières et notamment auprès des assurances. Aujourd’hui, ASO défend dur comme ferme sa position dans cet incident et ses relations avec l’Arabie saoudite.

Selon des salariés de l’entreprise, contactés par RMC Sport, il n’y avait aucune crainte avant cette édition 2022 puisque c’était déjà la troisième fois qu’ils se rendaient en Arabie saoudite. Mais lorsqu’ils ont été informés du premier incident, l’ambiance a « littéralement changé » sur le bivouac.

« Pour nous c’était un acte isolé. La reste de la meute du Dakar ne s’en rendait pas compte… Mais malheureusement, on a été habitué à ça avec d’autres événements qui ont eu lieux par le passé. Notamment en Afrique », confie un premier salarié. La sécurité a donc rapidement été renforcée, par l’organisateur et les autorités locales. Même avant ces événements, des mesures avaient déjà été prises suite à des échanges avec les Saoudiens.

Un contrat de 17 millions d’euros entre ASO et l’Arabie saoudite

L’enquête, qui stagne de nouveau, intervient dans un contexte très particulier. D’abord, en pleine politique d’ouverture de l’Arabie saoudite, qui n’a pas intérêt à faire trop de bruit. Le gouvernement tente en effet de maîtriser la communication faite sur ces événements, alors qu’il a signé un contrat avec ASO qui atteint selon nos informations les 17 millions de dollars par édition, soit environ 15 millions d’euros. Un montant auquel s’ajoutent la conception du bivouac, la restauration ou encore le service de sécurité.

Mais Amaury Sport met aujourd’hui en avant son accompagnement sur place avec 3 priorités: s’occuper des écuries touchées, assurer la sécurité et tout faire pour maintenir l’épreuve. « Depuis la fin du Dakar, nous sommes les premiers à vouloir connaître la vérité », avance un employé.

Le team Sodicars de Philippe Boutron et Mayeul Barbet a donc été accompagnée directement avec des échanges quotidiens avec la direction d’Amaury Sport et David Castera (directeur sportif du Dakar). Pour Camélia Liparoti, des réunions ont eu lieu plus tard sur ce sujet. Mais la plus importante, avec les autorités saoudiennes, a dû être annulée puisqu’aucun policier n’a souhaité y participer.

Selon les informations de RMC Sport, deux jours après la fin du Dakar la DGSI a auditionné des membres d’ASO. Elle a demandé les procédures pour récupérer les véhicules ou encore les communications envoyées aux concurrents. Mais rien qui n’a encore permis de retrouver le véhicule de Philippe Boutron. Contactée, la direction d’ASO n’a pas souhaité répondre aux questions de RMC Sport.

Arthur Perrot et Nicolas Pelletier

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