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« Libérez les marbres du Parthénon emprisonnés dans une galerie sombre et étroite du British Museum »

Tribune. La question des marbres du Parthénon, sur l’Acropole d’Athènes, qui se trouvent au British Museum, à Londres, devient de plus en plus actuelle et épineuse pour les autorités britanniques. A mesure que la vague des restitutions et des échanges s’intensifie, elle conduit tous les pays qui détiennent des fragments du Parthénon à les offrir au Musée de l’Acropole, lequel, selon tous ceux qui l’ont visité, est un des plus beaux musées spécialisés au monde.

Lors d’une cérémonie émouvante, le 10 janvier, un fragment de la frise du Parthénon, qui représente un pied d’Artémis, a été rendu à Athènes par le Musée Antonio Salinas de Palerme (Italie). Il s’agit d’un prêt à long terme, un geste hautement symbolique. En effet, lors de la cérémonie, le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a qualifié cet acte de « pas important » qui « ouvre la voie à d’autres musées » afin qu’ils « suivent le même chemin ».

Mauvais élève

Dans le contexte actuel où d’autres anciennes puissances coloniales, comme notamment la France et la Belgique, sont prêtes à rendre des objets d’art africains pillés pendant la colonisation, le gouvernement britannique fait figure de mauvais élève. D’autant plus que son refus systématique d’entamer des négociations concerne le cas unique que représente la réunification des marbres du Parthénon, une suite narrative, tel un film, qui a été mutilée par Lord Elgin (1766-1841) il y a deux siècles, et coupée en deux.

Avant la construction du magnifique Musée de l’Acropole, le British Museum pouvait arguer que les sculptures du Parthénon seraient mieux préservées en son sein à Londres qu’à Athènes.

En revanche, aujourd’hui, on constate que, depuis leur nettoyage à l’ammoniaque et à la brosse de cuivre vers la fin des années 1930, elles ont subi des dommages sous la tutelle des trustees du British Museum. Et ces dernières années, des images d’infiltration d’eau dans la galerie du Parthénon du British Museum laissent craindre le délitement progressif de ces sculptures sans égales.

C’est la comparaison avec la sécurité garantie au Musée de l’Acropole, conçu par Bernard Tschumi et cofinancé par l’Union européenne, à la pointe de la technologie et de l’architecture modernes, qui impose le retour de ces pièces authentiques à leur lieu d’origine.

Une affaire entre gouvernements

Lors de sa réunion officielle avec Boris Johnson, à Downing Street, le 15 novembre 2021, le premier ministre grec a clairement souligné l’importance et la nécessité de la réunification des marbres pour la Grèce et l’Europe. Il a insisté, comme le comité intergouvernemental de l’Unesco pour la promotion du retour de biens culturels à leur pays d’origine lors de sa 22e session au mois de septembre 2021, sur le fait qu’il s’agit d’une affaire entre gouvernements qui n’est pas du ressort du British Museum.

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