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Etats-Unis : « Tout changement de réglementation visant à interdire l’avortement risque de faire repartir à la hausse le taux de natalité chez les adolescentes »

Tribune. En 1973, dans son arrêt emblématique « Roe v. Wade », la Cour suprême des Etats-Unis a garanti le droit des femmes à avorter, et a précisé ensuite qu’il s’appliquait tant que le fœtus n’est pas viable, soit vers vingt-deux semaines de grossesse.

Depuis septembre 2021, et après plusieurs rebondissements juridiques, une loi sur l’avortement est à nouveau en vigueur au Texas. Cette loi ultrarestrictive interdit d’avorter une fois que les battements de cœur de l’embryon sont détectés, soit à environ six semaines de grossesse, quand la plupart des femmes ignorent être enceintes.

Ces dernières années, des lois comparables à celle du Texas ont ainsi été adoptées par une dizaine d’autres Etats conservateurs et invalidées en justice parce qu’elles violaient cette jurisprudence. Mais en septembre 2021, pour la première fois en près d’un demi-siècle, la Cour suprême a refusé de bloquer l’entrée en vigueur de la loi texane qui contrevient pareillement à l’arrêt « Roe v. Wade ».

Un piège à pauvreté

La haute juridiction a justifié son inaction par des « questions nouvelles de procédure », la loi du Texas comportant un dispositif unique : elle confie « exclusivement » aux citoyens le soin de faire respecter la mesure en les incitant à porter plainte contre les organisations ou les personnes qui aident les femmes à avorter illégalement.

En décembre 2021, la Cour suprême a commencé l’examen d’une loi du Mississippi qui interdit d’avorter après quinze semaines de grossesse. Le verdict est prévu pour juin 2022. La validation de cette loi conduirait à un revirement de la jurisprudence de la Cour suprême.

Si cette dernière devait invalider l’arrêt « Roe v. Wade », chaque Etat serait libre d’interdire ou d’autoriser les avortements. Environ 36 millions de femmes dans vingt-six Etats, soit près de la moitié des Américaines en âge de procréer, perdraient probablement le droit d’avorter, selon un rapport de Planned Parenthood (Planning familial) publié début octobre.

Les naissances chez les adolescentes ont des conséquences négatives sur le niveau d’instruction et les résultats sur le marché du travail de la mère et de l’enfant. Ces effets peuvent persister à travers les générations, créant alors un piège à pauvreté. Les taux de grossesse et de natalité chez les adolescentes aux Etats-Unis sont en baisse depuis les années 1990. Malgré ces progrès, les taux aux Etats-Unis restent nettement supérieurs à ceux du reste du monde développé.

Evolution positive

De plus, l’inégalité des revenus et la pauvreté persistent aux Etats-Unis malgré des augmentations rapides du niveau de vie moyen au cours de cette même période. Les naissances chez les adolescentes contribuent à la fois directement et indirectement à ces problèmes.

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