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Au Honduras, la présidente amnistie des fonctionnaires du gouvernement de son mari

La présidente du Honduras, Xiomara Castro, à Tegucigalpa, le 3 février 2022. HONDURAS PRESIDENCY / VIA REUTERS

Xiomara Castro, la nouvelle présidente de gauche du Honduras arrivée au pouvoir avec la promesse de combattre la corruption, a promulgué samedi 5 février une loi qui amnistie de divers délits les fonctionnaires et responsables du gouvernement de son époux, l’ex-président Manuel Zelaya (2006-2009), qui avait fini renversé.

La « loi pour la reconstruction de l’Etat de droit et pour que les faits ne se répètent pas » accorde « une amnistie générale, large et inconditionnelle (…) aux fonctionnaires, employés ou élus pendant l’administration gouvernementale de la période du 27 janvier 2006 au 28 juin 2009 », selon le texte paru au Journal officiel.

Le ministre délégué à la transparence et à la lutte contre la corruption, Edmundo Orellana, a pris ses distances avec cette initiative en tweetant : « Un nouveau pacte d’impunité. »

Cette mesure avait été approuvée jeudi par le Parlement présidé par Luis Redondo, un fidèle de Mme Castro, alors que la question de sa légalité n’a pas encore été tranchée. Une deuxième chambre présidée par Jorge Calix, soutenu par des dissidents du parti présidentiel Libre et une partie de l’opposition, revendique la légitimité. Des négociations ont cours, auxquelles participe Manuel Zelaya, coordinateur de Libre.

« Un pacte d’impunité »

M. Zelaya a été déposé en 2009 par une alliance entre civils et militaire qui lui reprochait son rapprochement avec le Venezuela de Hugo Chavez. Certains responsables du gouvernement Zelaya sont poursuivis pour corruption présumée, dont l’un des députés proches de M. Redondo et un ex-ministre qui s’est enfui au Nicaragua.

Des militants anticorruption estiment que la nouvelle loi pourrait aussi profiter à des personnes impliquées dans des actes illicites. « Nous ne pouvons pas permettre que les crimes contre l’administration publique soient amnistiés », a déclaré Odir Fernandez, un représentant de l’ONG Conseil national anticorruption.

L’avocat du syndicat patronal, Gustavo Solorzano, a dénoncé « un abus » et « un pacte d’impunité que nous ne partageons pas ». Il a ajouté que cette disposition ne devrait pas être valide en raison du conflit sur la légalité du Parlement.

Le Monde avec AFP

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