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Pourquoi la santé de nos océans se dégrade

Algues sargasses envahissant la plage de la commune de Saint-Anne en Martinique, le 28 juillet 2011. PATRICE COPPEE/AFP

Un diagnostic le plus complet possible : c’est ce qu’avait demandé l’Organisation des Nations unies au sujet de l’état de santé de l’océan mondial. La réponse, rédigée par quelque 300 scientifiques, est parvenue le 8 juin 2021 sous la forme d’un document de 1 200 pages. Cette grande « évaluation des évaluations » (The World Ocean Assessment, WOA) ne peut que confirmer celle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat parue en 2019 et d’autres études publiées depuis : du fond des abysses jusqu’aux littoraux, tout l’univers marin est bousculé sous les effets conjugués du changement climatique et des activités humaines.

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Faune, flore, composition chimique, altération des zones côtières, multiplication de pathogènes : depuis la première édition de la WOA en 2016, la plupart des indicateurs ont continué à se dégrader. Et il a fallu ajouter des chapitres pour des menaces supplémentaires : le bruit généré par les activités industrielles au fond de l’eau, l’érosion accélérée des côtes, les nouveaux polluants qui s’ajoutent à l’invasion des déchets de plastique, la diffusion de substances médicamenteuses…

De surcroît, l’océan absorbe toujours plus de CO2 et de chaleur. Les côtes s’érodent ou sont bétonnées, les températures s’élèvent de façon hétérogène de plus en plus vite à la surface de l’eau mais aussi à plusieurs kilomètres en dessous ; les taux de salinité changent – tout le bassin Atlantique est désormais plus salé que dans les années 1950, tandis que l’eau devient plus douce près des pôles où la glace fond.

Dans l’océan mondial rendu plus acide, le volume global de l’oxygène dissous a diminué de 2 % au cours des cinq dernières décennies, de façon inégale selon les régions et les profondeurs. On recensait 400 « zones mortes » – autrement dit hypoxiques ou, dans le pire des cas, anoxiques – jusqu’en 2008, on en a compté environ 700 en 2019. Ces aires désertées par la faune fuyant l’asphyxie contribuent aussi à l’émission de grandes quantités de protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre.

Par ailleurs, sur 10 000 espèces de plancton, environ 200 ont la capacité de produire des toxines redoutables. La Commission océanographique intergouvernementale a publié, de son côté, une analyse de 9 500 efflorescences massives d’algues nuisibles ayant eu un impact pour les humains ces trente-trois dernières années.

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