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Musique à Goma, théâtre et danse à Bujumbura, art contemporain à Lyon : l’agenda culturel du « Monde Afrique »

Chaque vendredi, l’agenda culturel du Monde Afrique vous propose des activités à suivre ou à faire sur le continent, en France et ailleurs dans le monde.

« Amani Festival », du 4 au 6 février à Goma

Le chanteur congolo-suédois Mohombi. AMANI FESTIVAL

Chaque année, 30 000 festivaliers se pressent dans le chef-lieu du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC) pour ce festival de musique et de danse. Annulé en 2021 à cause de la crise sanitaire, le festival Amani célébrera l’inscription de la rumba congolaise au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Parmi les têtes d’affiche : le musicien Roga Roga et l’orchestre mythique Extra Musica, qu’il a cofondé avec d’autres artistes à Brazzaville au début des années 1990 ; le chanteur congolo-suédois Mohombi, dont la musique marie la rumba congolaise à la pop urbaine ; et les Ngoma Ambassador, un projet musical créé à Goma au festival Amani afin de réunir les talents de la région autour d’« une performance musicale rare qui part des origines de la musique congolaise pour bifurquer vers le zouk, le coupé-décalé, l’afrobeat, le hip-hop ou le rap conscient ».

Autre événement incontournable : le concert de l’artiste congolais Robinio Mundibu samedi soir. Passé de la rumba congolaise à l’afro house, le chanteur de 37 ans avait mis le feu à la première partie du concert parisien de son mentor Fally Ipupa à Bercy en 2020, avant de remporter l’année suivante un immense succès avec son premier EP longtemps attendu Noir et blanc.

Egalement au programme : le groupe de hip-hop et de break dance Mundenga Family ; le duo Charly Na Nina, qui réunit les chanteuses rwandaises Muhoza Fatuma et Charlotte Rulinda ; ainsi que La Fanfare du Kivu, Les Tambours du Kivu, un bal intercommunautaire, une performance de street dance, etc.

Tout le programme sur https://amanifestival.com

« Buja Sans Tabou », du 7 au 13 février à Bujumbura

L’affiche du festival. BUJA SANS TABOU

La cinquième édition du festival de théâtre et de danse « Buja Sans Tabou » est placée sous le thème « Mémoires… ». Des artistes du Burundi et de toute l’Afrique explorent les pans méconnus ou enfouis de leur passé, d’avant la colonisation à aujourd’hui.

Ainsi la pièce Le Roi est mort, vive la reine jouée par la Shakespearian Company revient sur la personnalité et le rôle de la reine Ririkumutima. Elle régna sur le royaume de Burundi, de la mort de son époux le roi Mwezi IV Gisabo en 1908 à sa propre mort en 1917, après avoir intrigué et tué pour prendre le pouvoir.

Les autorités européennes – le Burundi devint une colonie de l’Afrique orientale allemande en 1890, avant de passer sous la domination de l’empire colonial belge après la première guerre mondiale – la décrivaient comme « intelligente », « vive » et « opiniâtre ».

Egalement au programme : la pièce Bloody Niggers du dramaturge et metteur en scène rwandais Dorcy Rugamba ; le solo Akweza du danseur et chorégraphe camerounais Junior Boogy, qu’il présente lui-même sur son compte Facebook comme « une lettre d’amour et d’espoir pour celles et ceux qui ont perdu un être cher » et une œuvre « qui se révolte contre la cruauté de notre époque » ; et le spectacle Mémoire des corps de la troupe Amagaba, une formation musicale burundaise qui mélange airs traditionnels et modernes.

Le programme complet sur www.bujasanstabou.com et la page Facebook de « Buja Sans Tabou ».

« Le Ventriloque rouge », de Mary Sibande, du 11 février au 10 juillet au Musée d’art contemporain de Lyon

« Le Ventriloque rouge », de Mary Sibande. MAC-LYON

C’est la première exposition monographique consacrée en France à l’artiste née en 1982 à Barberton en Afrique du Sud. Elevée sous le régime de l’apartheid dans une famille dont les femmes ont travaillé, sur plusieurs générations, comme domestiques, Mary Sibande a poursuivi des études d’arts plastiques à Johannesburg. Ses peintures et sculptures interrogent la construction de l’identité des femmes, notamment des femmes noires, dans l’Afrique du Sud post-apartheid, où elles sont encore largement discriminées.

Ses œuvres sont bâties autour de la figure de Sophie, un avatar qui représente la femme de chambre, et dont les représentations s’inspirent des récits des femmes de sa famille. D’abord habillée de bleu – la couleur des uniformes des employées de maison –, Sophie a revêtu le violet de la rébellion contre l’apartheid.

Dans les créations récentes de Mary Sibande, Sophie est rouge et entourée de chiens de la même couleur. Cet avatar symbolise la rage face à une égalité qui peine à advenir dans l’Afrique du Sud aujourd’hui. Monumentale et immersive, avec la diffusion de messages dans onze langues du pays, l’exposition au Musée d’art contemporain de Lyon (MAC-Lyon) sonde le thème de la « canalisation de la colère ».

Pour en savoir plus : https://www.mac-lyon.com/fr/programmation/mary-sibande

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