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Malgré les boycotts, Xi Jinping espère sortir renforcé des Jeux olympiques d’hiver de Pékin

Le président chinois, Xi Jinping, visite l’anneau national de patinage de vitesse, à Pékin, le 4 janvier 2022. SHEN HONG / AP

Xi Jinping est-il d’ores et déjà le grand vainqueur des Jeux olympiques d’hiver qui s’ouvrent à Pékin, vendredi 4 février ? La propagande aimerait le faire croire. En parvenant à organiser en pleine pandémie de Covid-19 des Jeux que le président chinois a promis « fantastiques, extraordinaires et excellents » et en accueillant pour la cérémonie d’ouverture une trentaine de chefs d’Etat, de gouvernement et de représentants d’organisations internationales, la Chine s’attribue déjà la première place du podium. Un succès dont ne manquera sans doute pas de se prévaloir Xi Jinping lors du XXe congrès du Parti communiste chinois qui, à l’automne, devrait le maintenir pour un troisième mandat de cinq ans à la tête du parti et de la nation. Un tournant majeur dans ce pays où, depuis la mort de Mao en 1976, aucun dirigeant n’a exercé plus de deux mandats.

Mais jusqu’à la clôture des Jeux, le 20 février, tout peut arriver. La Chine veut montrer à l’occasion de cet événement que sa politique zéro Covid reste la meilleure réponse possible à la pandémie, même si le variant Omicron met celle-ci à mal : depuis octobre 2021, il n’y a eu aucune journée sans que de nouveaux cas n’apparaissent. En janvier, 2 360 cas transmis localement auraient été comptabilisés. Malgré tout, le discours officiel est rodé : la Chine est le seul pays du G20 à avoir connu deux années de croissance en 2020 et en 2021 et surtout, affirment les autorités, elle n’a déploré que deux décès liés au Covid-19 depuis avril 2020.

SI l’on peut contester ce dernier chiffre, il ne fait aucun doute que le nombre de victimes du Covid-19 est infiniment plus faible en Chine que dans les autres pays. Mais ce bilan sanitaire n’est possible qu’en vivant dans une bulle – depuis mars 2020, la Chine a supprimé 98 % des vols la reliant au reste du monde – et en contrôlant en permanence la santé et les déplacements – limités autant que possible – de ses citoyens. Autant de mesures impossibles dans des sociétés ouvertes. D’ailleurs, les Jeux vont se dérouler en Chine, mais loin des Chinois.

« Jeux du génocide »

Les sportifs, leurs accompagnateurs et les journalistes qui suivent les épreuves ne peuvent sortir de la « bulle » des Jeux qu’après une quarantaine de trois semaines. La quasi-totalité repartira donc de Chine sans avoir eu le moindre contact avec la population. Symboliquement, les cas de Covid recensés quotidiennement dans la « bulle » ne sont pas consolidés avec ceux du reste du pays. Pour limiter la propagation du Covid-19 lors des deux semaines que durent les épreuves sportives, la Chine entend recourir au même triptyque – « tracer, tester, isoler » – que dans le reste du pays. Comment les participants vivront-ils ces tests permanents et cette distanciation physique imposée ? Les jugeront-ils insupportables ou les considéreront-ils comme un moindre mal ?

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