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Le Parti conservateur du Canada de nouveau privé de leader

Le chef de file du Parti conservateur canadien, Erin O’Toole, le 21 septembre 2021, à Oshawa (Ontario, Canada). MARK BLINCH / REUTERS

Dix-huit mois seulement après avoir pris la tête du Parti Conservateur du Canada, Erin O’Toole vient de se voir montrer la porte par ses propres députés. A l’occasion d’un vote de confiance organisé le mercredi 2 février, 73 élus conservateurs sur les 119 qui siègent à la Chambre des communes, ont voté en faveur de sa destitution. Un chef par intérim devrait assurer la transition avant la prochaine course à la « chefferie ».

Erin O’Toole, 49 ans, paie le prix de la défaite électorale subie par les conservateurs face aux libéraux de Justin Trudeau, lors des élections fédérales anticipées du 21 septembre. Des défaites à répétition, puisque cet avocat, ancien pilote des Forces armées canadiennes, avait lui-même succédé à Andrew Scheer, qui avait échoué à renverser le gouvernement Trudeau en octobre 2019. Mais s’il est poussé à la démission, c’est aussi parce qu’Erin O’Toole a échoué à rassembler son parti autour d’une nouvelle ligne politique, que de nombreux membres lui reprochent d’avoir voulu imposer sans concertation.

Elu à la tête du parti en août 2020 en ayant fait campagne sur son ADN 100 % conservateur – « je suis un vrai Bleu » (couleur du Parti conservateur) affirmait-il alors pour se démarquer de l’aile progressiste – Erin O’Toole avait en effet rapidement opéré un « recentrage » resté incompris de beaucoup. Alors qu’il avait été soutenu par la très influente mouvance anti-avortement, le nouveau chef s’était très vite déclaré « pro-choix », affirmant qu’il n’y avait désormais plus de débat sur la question. Alors qu’il comptait parmi ses soutiens, des élus des puissants bastions conservateurs de l’Alberta ou de la Saskatchewan, les provinces pétrolifères de l’Ouest du Canada, il s’était prononcé, contre l’avis de la majorité de son parti, en faveur de l’établissement d’une « taxe carbone ».

Mariage de raison

Pendant la campagne électorale fédérale, il s’était également rangé aux arguments des libéraux concernant l’interdiction des armes d’assaut. Autant de volte-faces rompant avec l’orthodoxie conservatrice, qui se sont par ailleurs révélées électoralement infructueuses.

En décembre, l’aile la plus radicale, voire la plus religieuse du Parti conservateur, avait vécu comme un nouvel affront son soutien au projet de loi du gouvernement libéral interdisant les thérapies de conversion. Mais le mécontentement autour du leadership d’Erin O’Toole, latent depuis plusieurs semaines, s’est cristallisé ces derniers jours autour du mouvement des camionneurs canadiens.

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