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Pour la Commission européenne, le gaz et le nucléaire peuvent accompagner la transition écologique

La centrale nucléaire du Bugey, à Saint-Vulbas (Ain), le 25 janvier 2022. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Jusqu’au bout, la question de savoir si le gaz et le nucléaire doivent être considérés comme « durables » a empoisonné la vie de la Commission européenne. Après plusieurs reports, l’exécutif communautaire a fini par publier, mercredi 2 février, son acte délégué – l’équivalent européen d’un décret – sur la taxonomie, qui reconnaît leur contribution, sous certaines conditions, à la lutte contre le réchauffement climatique.

En plein essor de la finance verte, le texte, qui propose un classement des activités susceptibles d’accompagner la transition écologique, doit aider à mobiliser des fonds privés vers des activités permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre, alors que les Européens se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. S’ils veulent tenir leur promesse, il leur faudra, en effet, investir 350 milliards d’euros par an et, comme le souligne la Commission, « il n’y a pas beaucoup d’argent public pour ça ».

Même le collège de la Commission, qui rassemble sa présidente, Ursula von der Leyen, et les vingt-six autres commissaires, s’est largement divisé sur le sujet. Là où d’ordinaire cette enceinte prend des décisions au consensus, ils ont été trois à voter, mercredi, contre l’acte délégué : l’Autrichien Johannes Hahn, chargé du budget, l’Espagnol Josep Borrell, haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et la Portugaise Elisa Ferreira, responsable de la cohésion et des réformes.

Réduire l’empreinte carbone des Vingt-Sept

Le Luxembourgeois Nicolas Schmit (emploi) et le Lituanien Virginijus Sinkevicius (environnement) étaient absents. Mais, lundi, leurs chefs de cabinet, lors d’une réunion consacrée à la taxonomie avec leurs homologues, avaient fait valoir leurs réticences. Tout comme les collaborateurs des deux vice-présidents de la Commission, la Danoise Margrethe Vestager et le Néerlandais Frans Timmermans. Le chef de cabinet de l’Italien Paolo Gentiloni (économie) a également fait part, à cette occasion, des doutes de son supérieur.

« Nous avons moins de trente ans » pour mettre en œuvre l’accord de Paris et le gaz comme le nucléaire « aident à la transition », argue la commissaire aux services financiers, Mairead McGuinness, pour défendre le choix de l’exécutif communautaire d’intégrer ces deux énergies à la taxonomie.

Certes, ni le nucléaire, dont l’exploitation génère des déchets hautement radioactifs, ni le gaz, qui émet du CO2, « ne sont verts ou durables », admet la Commission. Mais, dans une Europe où 15 % de la production d’électricité provient encore des centrales à charbon et où les énergies renouvelables ne garantissent pas un approvisionnement stable, ils permettent de réduire l’empreinte carbone des Vingt-Sept. « C’est sans doute imparfait, mais c’est une solution », lance Mairead McGuinness, qui rappelle les conditions qui accompagnent l’octroi du label « vert » à ces deux énergies.

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