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Sergio Mattarella réélu président en Italie, un second mandat au nom de « l’intérêt de la nation »

Le président italien Sergio Mattarella assiste à l’inauguration de l’année judiciaire 2022 lors de l’assemblée générale de la Cour suprême de cassation italienne, au Palais de justice, à Rome, en Italie, le 21 janvier 2022. LE PRÉSIDENT ITALIEN, REUTERS

Valait-il mieux continuer le jeu de massacre ou prendre acte du blocage et chercher une issue, même au prix d’une légère entorse à la logique institutionnelle ? Il aura fallu une journée de vendredi désastreuse pour que les dirigeants des principales forces politiques italiennes se rendent à l’évidence et décident de mettre un terme à une lutte sans issue, en demandant au président sortant, Sergio Mattarella, notoirement hostile à cette hypothèse, de rester au palais du Quirinal quelques années de plus.

Dans l’après-midi du samedi 29 janvier, recevant une délégation de chefs de partis et de présidents de régions, celui-ci a déclaré qu’il serait disponible « même s’il avait d’autres projets ». Dès lors, dans l’hémicycle de Montecitorio, le huitième tour de scrutin n’était plus qu’une formalité. Un peu après 20 heures, Sergio Mattarella, 80 ans, a donc été réélu avec 759 voix sur 984 suffrages exprimés pour un second septennat qu’il abrégera sans doute, suivant l’exemple de son prédécesseur Giorgio Napolitano.

La désunion de la droite

Les dernières heures avaient démontré l’incapacité des différentes forces politiques à trouver un terrain d’entente. Au cinquième tour de scrutin, le chef de file de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini, a bien tenté le passage en force, en avançant le nom du deuxième personnage de l’État, la présidente du Sénat, Martia Elisabetta Casellati, sans l’accord de la gauche et du Mouvement 5 Etoiles (antisystème). L’échec était prévisible mais son ampleur (382 voix, soit 123 de moins que la majorité requise) a rendu visible au grand jour la désunion de la droite, ainsi que l’absolue nécessité d’une entente préalable entre les partis.

Quelques heures plus tard, le même Salvini, pour ne pas perdre l’initiative, a avancé sa volonté de faire élire « une femme », puis évoqué l’ambassadrice Elisabetta Belloni, actuelle responsable des services de renseignement italien, dont le « moment » n’aura au final duré qu’à peine une heure… Dans la confusion, c’est l’ancien chef du Mouvement 5 Etoiles Luigi Di Maio, actuel chef de la diplomatie italienne, qui a semblé tenir le discours le plus mesuré estimant « inconvenant que soit jeté en pâture un profil aussi élevé que celui d’Elisabetta Belloni », comme il l’a publiquement regretté, avant d’appeler à un accord général.

Aussi dans la soirée de vendredi, les chefs de parti ont-ils finalement missionné le président du Conseil Mario Draghi pour demander à Sergio Mattarella d’accepter de rester en place au nom de l’intérêt de la nation. Un an plus tôt c’était l’inverse : faute de consensus sur la direction du gouvernement, c’était Sergio Mattarella qui avait demandé à Mario Draghi de prendre les rênes du gouvernement.

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