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Le président italien, Sergio Mattarella, finalement candidat à un second mandat

Le président italien, Sergio Mattarella, à Rome, le 25 novembre 2021. ANDREW MEDICHINI / AP

Une surprise de dernière minute pour l’élection du président italien. Agé de 80 ans, Sergio Mattarella avait dit à plusieurs reprises qu’il ne comptait pas continuer dans ses fonctions. En dépit de cela, il a obtenu près de 400 voix lors du septième tour de scrutin. Le huitième tour a démarré samedi à 16 h 30, et pour être élu M. Mattarella devrait réunir les voix d’au moins 505 parlementaires.

Les partis de la coalition au pouvoir en Italie ont annoncé samedi qu’ils étaient tombés d’accord pour réélire le président sortant, Sergio Mattarella, tandis qu’il a accepté samedi de remplir un second mandat, a annoncé la ministre aux affaires régionales, Mariastella Gelmini. « La volonté du président Sergio Mattarella d’effectuer un second mandat, à la demande de l’écrasante majorité des partis politiques, démontre son sens des responsabilités et son attachement au pays et à ses institutions », a-t-elle déclaré.

Le poste de président est en Italie largement protocolaire, mais il a un rôle important en cas de crise politique, dans un pays dont le paysage politique est très morcelé. C’est lui, en effet, qui a le pouvoir de dissoudre le Parlement, de nommer le premier ministre, et il peut refuser le mandat de gouverner à des coalitions qu’il juge trop fragiles.

L’élection du successeur de M. Mattarella s’éternise depuis le début de la semaine, en l’absence d’accord sur un nom dans un Parlement où ni la gauche ni la droite ne disposent de la majorité. Bien que tous les partis politiques représentés au Parlement, à l’exception du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, fassent partie de la coalition soutenant le gouvernement du premier ministre, Mario Draghi, la droite, la gauche et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) ne parvenaient pas à trouver un consensus.

Au cinquième tour, les partis de droite et d’extrême droite (Forza Italia, de Silvio Berlusconi, la Ligue et Fratelli d’Italia) avaient mis en avant la candidature de l’actuelle présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, une fidèle du magnat et ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi, tandis que la gauche et le Mouvement 5 étoiles avaient opté pour l’abstention. Mais cette catholique de 75 ans, antiavortement, n’avait finalement obtenu que 382 voix sur les 453 qu’elle aurait dû théoriquement obtenir dans son propre camp.

Mario Draghi plus utile au gouvernement

Il y a quelques mois, l’ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, faisait figure de grandissime favori. Vierge de toute attache partisane et fort d’une incontestable aura internationale, il avait tout pour s’installer sans coup férir dans le fauteuil de Sergio Mattarella. Mais sa nomination à la présidence du conseil, en février 2021, a compliqué les choses. Nombreux sont les parlementaires qui rechignent à voter pour lui, craignant que son départ du gouvernement ne déstabilise l’exécutif au point de provoquer des élections anticipées avant la fin de la législature, en 2023.

Son départ fragiliserait aussi la reprise de la troisième économie de la zone euro et la mise en œuvre des réformes nécessaires pour bénéficier des dizaines de milliards d’euros du plan européen de relance post-Covid, dont l’Italie est la première bénéficiaire.

« Demandons à Mattarella de rester, pour continuer avec la même équipe, avec Draghi » à la tête du gouvernement, a lancé samedi Matteo Salvini, chef du parti d’extrême droite La Ligue, après l’échec de la candidate qu’il avait proposée vendredi. Silvio Berlusconi, qui s’était lui aussi porté candidat mais a échoué, a dit que son parti serait prêt à voter pour M. Mattarella. « Nous savons que nous lui demandons un grand sacrifice, mais nous savons aussi que nous pouvons le lui demander dans l’intérêt du pays », a commenté M. Berlusconi.

Sergio Mattarella a déjà assumé un mandat de sept ans particulièrement tumultueux, entre crises politiques et coronavirus. Selon les médias italiens, Mario Draghi l’avait longuement rencontré pour tenter de le convaincre d’accepter un nouveau mandat. Ce juge sicilien peu connu avant son accession au poste de président, en 2015, a su gérer avec diplomatie un éclatement politique difficile, un rôle apprécié par l’ensemble des partis italiens.

Le résultat des présidentielles italiennes, sans candidats officiels et à bulletins secrets, est traditionnellement difficile à anticiper. A ce jour, le record de l’élection la plus longue est détenu par Giovanni Leone, élu en 1971 au vingt-troisième tour de scrutin.

Le Monde avec AFP et Reuters

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