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Après la bousculade mortelle qui a tué huit personnes et blessé une quarantaine d’autres au début du match Cameroun-Comores, le 24 janvier 2022, au stade Olembé de Yaoundé pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN). KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Les Lions indomptables vont sortir de leur tanière de Yaoundé. Samedi 29 janvier, le Cameroun affrontera, à 17 heures, la surprenante Gambie en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), à Douala. La sélection du pays hôte quitte ainsi, pour la première fois, sa nouvelle demeure : le stade d’Olembé. Cet anneau entouré d’écailles colorées, posé précieusement à une dizaine de kilomètres du centre de la capitale, devait être la promesse d’un tournoi grandiose. Mais depuis le début de la compétition, la CAN enchaîne drame, crises et polémiques.
Le stade d’Olembé d’abord, qui porte aussi le nom de Paul Biya, le président du pays depuis près de quatre décennies, semble maudit. Des retards dans sa construction avaient contribué à la décision de la Confédération africaine de football (CAF) de délocaliser l’édition 2019 du Cameroun en Egypte. Puis, le 24 janvier, lors des huitièmes de finale entre les Lions indomptables et les Comores (2-1), « la grande fête du foot africain », selon l’expression utilisée par les officiels, tourne à la tragédie. Ce soir-là, huit personnes, dont un enfant et deux femmes, sont tuées sur le bitume de l’arène, piétinées dans une bousculade près de la porte Sud.
Le lendemain, lors d’une conférence de presse montée en urgence, le président de la CAF, Patrice Motsepe, a expliqué, après avoir demandé un moment de recueillement et présenté ses condoléances aux familles des victimes, que ce drame était lié à la fermeture d’une des grilles d’accès au stade. Une décision « inexplicable » pour lui. « Si cette porte avait été ouverte comme elle aurait dû l’être, nous n’aurions pas eu le problème que nous avons à présent, ces pertes de vie. Qui a fermé cette porte ? Qui est responsable de cette porte ? », a répété le Sud-Africain devant les journalistes. Fin novembre 2021, le secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, avait écrit au ministre des sports du Cameroun, Narcisse Mouelle Kombi, pour lui faire part de « sérieuses inquiétudes concernant l’organisation du tournoi ».
Tragédie « sans justification »
Face à cette tragédie qui a également blessé une quarantaine de personnes, la CAF a décidé que le duel Egypte-Maroc, prévu à Olembé dimanche, serait déplacé au stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé ; l’institution a également exigé qu’un rapport complet de la commission d’enquête sur la bousculade lui soit remis au plus tard ce vendredi. Pour l’heure, on ne sait pas si les autres matches (demi-finales et finale) seront maintenus à Olembé. Fallait-il arrêter la compétition ? « Non. C’est regrettable, mais la vie continue. Espérons que cela ne se reproduise plus », assure Awa Fonka Augustine, gouverneur de la région Ouest. « Ce drame n’a pas de justification dans la mesure où le Cameroun a eu le temps de préparer cette CAN », assène Mourad Zeghidi, journaliste tunisien, spécialiste du football africain.
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