Trois ans après la chute de son califat autoproclamé, l’organisation Etat islamique (EI) poursuit sa stratégie de déstabilisation dans les territoires qu’elle a perdus en Syrie et en Irak, afin de reconstituer ses zones d’influence. Le groupe djihadiste a lancé, jeudi 20 janvier au soir, à Hassaké, dans le nord-est de la Syrie administré par les forces kurdes, sa plus grande opération militaire depuis 2019, en attaquant la prison de Ghwayran pour libérer des détenus. Les combats qui se poursuivaient samedi, ont déjà fait plusieurs dizaines de morts. Quasi simultanément, l’EI a mené, vendredi à l’aube, une attaque contre une base militaire dans la province de Diyala, en Irak, tuant onze militaires.
L’assaut contre la prison de Ghwayran a été lancé par des combattants de l’EI lourdement armés. Plus d’une centaine d’assaillants, emmenés par des djihadistes étrangers, la plupart irakiens, y ont participé, a précisé Farhad Shami, un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde. A l’intérieur de la prison – où se trouvent près de 5 000 détenus, dont « des commandants de l’Etat islamique et des membres parmi les plus dangereux du groupe », selon M. Shami –, des prisonniers ont organisé au même moment une mutinerie, en brûlant des couvertures et des matières plastiques.
Un nombre indéterminé de prisonniers a profité de l’explosion d’une voiture piégée devant la prison et des combats avec les forces kurdes pour s’évader. Les combats se sont poursuivis vendredi dans la partie nord de la prison, encore contrôlée par des détenus, ainsi que dans le quartier mitoyen de Zouhour, où des combattants se sont retranchés, entraînant la fuite d’une partie des habitants. Les FDS ont annoncé avoir arrêté plus de 100 évadés. Sept membres des FDS et 28 combattants de l’Etat islamique ont été tués dans les affrontements, a annoncé Farhad Shami. Le dernier bilan établi par l’Observatoire syrien des droits de l’homme fait, lui, état de 28 morts parmi les forces kurdes et les gardiens de prison, 45 parmi les membres de l’EI, ainsi que cinq civils tués.
La progression des forces kurdes à Zouhour a été ralentie par les pièges explosifs plantés dans des maisons par les djihadistes et l’utilisation de résidents comme boucliers humains, a ajouté M. Shami. Les FDS ont reçu l’appui de la coalition internationale anti-EI. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a confirmé que les forces américaines avaient mené des frappes aériennes contre des membres de l’EI. Vendredi soir, le commandant des FDS Mazloum Abadi a annoncé que ses forces avaient réussi à déjouer l’attaque et que tous les évadés avaient été arrêtés. Toutefois, Farhad Shami affirmait samedi que « des combats se déroulent du côté nord de la prison », et évoquait « une situation exceptionnelle à l’intérieur et autour de l’établissement ».
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