Publié le : 21/01/2022 – 01:55
Dans un rapport préliminaire, la CIA n’a pas trouvé la preuve de l’implication d’une puissance étrangère dans le mal mystérieux frappant de nombreux diplomates américains à travers le monde. Alors que l’enquête n’est pas terminée, ces premiers résultats sèment le trouble.
Le « syndrome de la Havane », un mal mystérieux qui a frappé des diplomates et des militaires américains à travers le monde, ne serait finalement pas imputable à une puissance étrangère, estime la CIA dans un rapport préliminaire qui sème le trouble.
Ce mal, dont les symptômes sont maux de tête, nausées et parfois lésions neurologiques, a été comparé à des « attaques acoustiques » attribuées par certains à la Russie.
Mais l’agence américaine du renseignement n’a « pour l’instant pas trouvé de preuves d’une implication d’une puissance étrangère dans ces incidents », a expliqué jeudi 20 janvier à l’AFP un haut responsable du gouvernement, sous couvert d’anonymat. Il est « improbable qu’un acteur étranger, dont la Russie, mène une campagne mondiale prolongée pour nuire au personnel (des ambassades américaines) avec une arme ou un mécanisme », a-t-il ajouté, même si cette piste n’est toujours « pas écartée ».
Enquête pas terminée
La majorité des cas s’expliqueraient par des conditions médicales, dont des maladies non diagnostiquées, ou des facteurs environnementaux et techniques, a dit ce responsable. L’enquête n’est pas terminée car une vingtaine de cas sont encore à l’étude, a-t-il conclu. « Bien que nous soyons parvenus à des conclusions intermédiaires importantes, nous n’avons pas fini », a commenté jeudi William Burns, le directeur de la CIA.
Ce mal a d’abord frappé des diplomates américains et canadiens en poste à Cuba en 2016, d’où son nom de « syndrome de La Havane ». Des « incidents anormaux de santé », comme ils sont appelés dans le jargon administratif, ont ensuite été signalés ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne, Australie, Russie, Autriche) et même à Washington.
Le département d’État refuse de fournir une estimation du nombre de personnes touchées mais le chiffre d’un millier a été évoqué. Elles seraient une trentaine au Canada alors qu’Ottawa n’a reconnu que 14 cas.
« Symptômes réels »
La publication de ce rapport intermédiaire a semé le trouble. La sénatrice républicaine Susan Collins a exprimé sa « surprise », expliquant dans un communiqué qu’il était « difficile de concilier les conclusions des experts (de la CIA) avec les autres éléments et témoignages » recueillis.
Sans en rejeter ses conclusions, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a estimé qu’elles « ne remettent pas en question le fait que nos collègues (…) souffrent de symptômes réels ».
Les signalements des victimes « n’ont pas toujours été pris au sérieux », a commenté le chef de la commission renseignement au Sénat, Mark Warner, notant que ce rapport « reflète seulement le travail préliminaire de la CIA ».
Il a aussi provoqué la colère de l’avocat Mark Zaid, représentant plusieurs victimes américaines, qui a crié à la « désinformation ». D’autres agences du renseignement sont « furieuses de l’absence de coordination et elles ne sont pas d’accord », a-t-il écrit sur Twitter. Selon lui, la CIA veut avec ce rapport apaiser « une révolte au sein de ses effectifs car des agents ne veulent pas partir à l’étranger ».
Avec AFP
L’article Selon la CIA, le syndrome de la Havane n’est pas imputable à une puissance étrangère est apparu en premier sur zimo news.