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Photo et cinéma à Paris, installation à Bruxelles : l’agenda culturel du « Monde Afrique »

Chaque vendredi, l’agenda culturel du Monde Afrique vous propose des activités à suivre ou à faire sur le continent, en France et ailleurs dans le monde.

Pamela Tulizo à la Maison européenne de la photographie

« Double identité (Femmes de Kivu, 2019) », de Pamela Tulizo. PAMELA TULIZO

Inaugurée vendredi 21 janvier, l’exposition que le Studio de la Maison européenne de la photographie (MEP) consacre à Pamela Tulizo devrait marquer les esprits tant la personnalité, le travail et l’engagement de la photographe congolaise sont enthousiasmants. L’artiste de 28 ans, élevée à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où elle vit et travaille toujours, a remporté en 2020 le prix Dior de la photographie et des arts visuels pour jeunes talents avec sa série « Double identité ».

Une jeune femme – toujours la même – y apparaît soit coupée en deux comme tiraillée entre deux identités, soit en plusieurs avatars reflétés dans un jeu de miroirs. Elle est tour à tour femme d’affaires, médecin, réfugiée portant ses possessions sur la tête ou survivante d’un viol. Sur d’autres clichés, elle est étranglée par les micros des médias internationaux ou a le visage à moitié recouvert par des coupures de presse.

« Je suis née en 1994 (…). C’était un moment où régnait l’instabilité politique, le génocide au Rwanda qui a précipité le départ des réfugiés, la guerre, l’éruption du volcan, le groupe rebelle M23, les femmes violées… Mais à côté de tout cela, il y a la vie : des femmes qui ont des rêves, des femmes battantes qui ont des histoires à raconter, qui sont pourtant ignorées par le monde extérieur, puisque leur image est caricaturée par la presse internationale », déclare Pamela Tulizo sur un carton au début de l’exposition.

La deuxième série présentée au Studio de la MEP, « Enfer paradisiaque » (2021), suit une femme photographiée dans la rue, devant un marché ou au milieu du lac Kivu, vêtue de robes fabriquées à partir d’ampoules, de haricots rouges ou d’épis de maïs, de charbon de bois ou de jerricanes d’essence. Beauté / survie, précarité / richesses : le quotidien à Goma nous est jeté à la figure dans sa stupéfiante dualité.

Jusqu’au 13 mars. Informations sur le site de la MEP

« Nollywood Ciné », le cinéma du Nigeria à l’honneur à la Maison européenne de la photographie

« Finding Ovy’s Voice », de Dimeji Ajibola (2016). MEP

Donner un « aperçu de la création actuelle » du cinéma au Nigeria en cinq films des années 2010 : c’est l’idée de « Nollywood Ciné », un cycle proposé par la Maison européenne de la photographie en parallèle de l’exposition sur le photographe camerouno-nigérian Samuel Fosso.

La manifestation a commencé le 13 janvier avec la projection de Dear Mummy B, comédie dramatique de Tunji Salami et Kerry Ewa qui relate les efforts d’une mère célibataire pour empêcher sa fille de 18 ans de sortir avec un homme de bientôt 30 ans. Les deux films à venir – Switch de Willis Ikedum (le 27 janvier) et Trial of Ma Pe d’Eneaji Chris Eneng (le 3 février) – traitent du couple au Nigeria sous l’angle de l’inégale répartition des tâches et du poids des traditions.

Le cycle se poursuivra le 10 février avec le film de potes drolatique, The Bodyguard, du même Eneaji Chris Eneng, avant de se clôturer par le drame romantique Finding Ovy’s Voice de Dimeji Ajibola (le 17 février), l’histoire d’amour empêchée entre une jeune maquilleuse muette et le fils d’une de ses riches clientes.

Les séances sont à 19 heures. Tout le programme du « Nollywood Ciné » sur le site de la MEP.

Kinshasa Now, un film en réalité virtuelle sur les traces d’un enfant des rues au Palais des beaux-arts de Bruxelles

« Kinshasa Now », de Marc-Henri Wajnberg (2020). WAJNBROSSE PRODUCTIONS

Jusqu’au 26 janvier, Bozar, le Palais des beaux-arts de Bruxelles, propose une exposition sur le quotidien des enfants des rues de Kinshasa. Elle s’organise autour de l’œuvre Kinshasa Now, un film en réalité virtuelle du producteur et réalisateur franco-belge Marc-Henri Wajnberg à qui l’on doit déjà le lumineux long métrage Kinshasa Kids (2012) sur le même sujet.

D’une durée de 21 minutes, Kinshasa Now a été réalisé en 2020 et distingué par plusieurs prix. Il nous fait parcourir la bouillonnante mégapole dans les pas de Mika, un enfant de 14 ans contraint de quitter sa maison et qui doit apprendre rapidement les règles de la rue pour survivre. Le film est précédé d’une explication du phénomène des enfants des rues – ils sont plus de 35 000 à Kinshasa. La dernière partie de l’exposition offre un éclairage sur les trajectoires des différents protagonistes.

Enfin, notons la présence du réalisateur lundi 24 janvier à 20 h 30 pour une conversation avec des personnalités du monde des arts et de la culture de Kinshasa qui travaillent avec des enfants des rues. Avec le comédien, auteur et marionnettiste Serge Amisi, ancien enfant soldat et enfant des rues, le plasticien et sculpteur Freddy Tsimba et l’artiste Lambert Mousseka, également directeur de l’Espace Masolo (Centre de ressources de solidarité artistique et artisanale).

Informations et réservations : https://www.bozar.be/fr/calendrier/kinshasa-now

Source

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