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En Syrie, des djihadistes s’évadent après l’attaque d’une prison par l’organisation Etat islamique

Des détenus suspectés d’être affiliés à l’Etat islamique, à la prison de Ghwayran, à Hassaké, en Syrie, en octobre 2019. FADEL SENNA / AFP

Ghwayran, l’un des plus grands centres de détention abritant des djihadistes en Syrie, a été attaqué, jeudi 20 janvier, par des combattants de l’Etat islamique (EI), qui sont parvenus à libérer des prisonniers.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, une voiture piégée a explosé à l’entrée de la prison, et une deuxième explosion s’est produite à proximité avant que des djihadistes de l’EI n’attaquent de front les forces de sécurité kurdes gardant l’établissement pénitentiaire.

« Un nombre de prisonniers a réussi à s’enfuir », a précisé l’ONG, sans préciser leur nombre. Elle n’a pas fait état, dans l’immédiat, d’éventuelles victimes dans cette attaque rare survenue dans la ville de Hassaké, contrôlée par les Kurdes syriens.

Situation sous contrôle

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes et fer de lance de la lutte anti-EI, ont confirmé l’assaut contre la prison de Ghwayran, mais pas l’évasion de détenus.

« Une tentative d’évasion de terroristes de Daech [un acronyme arabe pour désigner l’EI] détenus à la prison de Hassaké a eu lieu après une explosion et l’explosion d’une voiture piégée », ont déclaré les FDS dans un communiqué. « Des membres de cellules dormantes de Daech ont surgi des quartiers environnants et affronté les forces de sécurité » kurdes, ont-elles poursuivi.

Les FDS ont dépêché des renforts à la prison et bloqué le secteur, a indiqué l’OSDH. Dans un autre communiqué, un porte-parole des FDS, Ferhad Sahmi, a affirmé que « la situation à l’intérieur de la prison est maintenant sous contrôle » et fait état « d’affrontements intermittents entre les combattants kurdes et les djihadistes près de la prison ». Des avions de la coalition internationale antidjihadiste dirigée par les Etats-Unis ont survolé le secteur et largué des fusées éclairantes dans les environs de la prison, d’après l’OSDH.

Cellules dormantes

Selon les autorités kurdes, qui contrôlent de vastes pans du nord de la Syrie, quelque 12 000 djihadistes de plus de cinquante nationalités sont détenus dans les prisons sous leur contrôle.

En première ligne dans le combat contre l’EI, les FDS, soutenues par la coalition internationale, ont vaincu en 2019 le groupe djihadiste en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz, dans la province de Deir Ezzor (est). Malgré sa défaite, l’EI mène des attaques meurtrières, notamment dans le vaste désert syrien, qui s’étend de la province centrale de Homs jusqu’à celle de Deir Ezzor, à la frontière avec l’Irak.

Ces attaques ciblent aussi bien l’armée syrienne et ses alliés que les forces kurdes, longtemps soutenues par Washington dans leur lutte contre l’EI, qui semait la terreur dans ces deux pays et perpétrait des attentats sanglants à travers le monde. En Syrie comme en Irak, le groupe djihadiste conserve des cellules dormantes.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s’est complexifiée au fil des ans avec l’implication de puissances régionales et internationales et la montée en puissance des djihadistes. Elle a fait près d’un demi-million de morts selon l’OSDH et a déplacé des millions de personnes.

Le Monde avec AFP

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