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L’ex-otage Ingrid Betancourt précandidate à la présidentielle de Colombie

Ingrid Betancourt lors d’une conférence de presse à Bogota, en Colombie, le 18 janvier 2022, lors de l’annonce de sa précandidature à la présidentielle. IVAN VALENCIA / AP

Il y a vingt ans, Ingrid Betancourt était enlevée sur une route du sud de la Colombie, alors qu’elle était candidate à la présidentielle. Elle a passé six ans aux mains de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), démobilisée en 2016. Aujourd’hui âgée de 60 ans, elle a annoncé son intention de briguer à nouveau la présidence de son pays.

« Je vais travailler sans relâche à partir de maintenant, du lever au coucher du soleil, pour être votre présidente », a déclaré l’ex-otage, mardi 19 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse tenue à Bogota. A deux mois des primaires et à quatre mois de la présidentielle du 29 mai, la décision de Mme Betancourt a créé la surprise. Depuis sa libération, en 2008, l’ex-otage a toujours vécu à l’étranger, essentiellement en France. Elle a la nationalité française et, durant les années de sa captivité, Paris n’avait pas ménagé ses efforts pour obtenir sa libération.

« La candidature d’Ingrid est symboliquement importante pour la démocratie colombienne, considère Jorge Ivan Cuervo, professeur de sciences politiques à Bogota. Le pays a changé en vingt ans. Grâce à l’accord de paix signé en 2016, les FARC, qui sont devenues un parti politique, et Ingrid, qui a été leur victime, se retrouvent côte à côte dans le jeu démocratique. »

Cap inchangé

Sur son compte Twitter, Mme Betancourt se définit comme « maman, grand-mère, Colombienne et libre ». Fin 2021, les autorités électorales ont ressuscité son parti, Verde Oxigeno, qui a rejoint la coalition centriste dite « Coalition de l’espérance ». « Je suis là pour terminer ce que j’ai commencé en 2002, avec beaucoup d’entre vous, parce que je crois que la Colombie est enfin prête à changer de cap », a déclaré l’ancienne otage, en annonçant sa candidature à la primaire de la Coalition de l’espérance.

Ingrid Betancourt, elle, n’a pas changé de cap. Comme il y a vingt ans, elle a mis la lutte contre la corruption au cœur de son programme politique. Depuis mardi, la précandidate présidentielle dénonce à longueur d’interviews un pays « séquestré par la corruption et les appareils politiciens ». Elle met également l’accent sur la cause des femmes, l’urgence climatique et la lutte contre l’insécurité. Mme Betancourt, qui a soutenu le processus de paix et défendu les droits des victimes, se pose en candidate de la réconciliation. En bonne candidate centriste, elle considère qu’il faut « vaincre les extrêmes ».

« La candidature d’Ingrid est une bonne nouvelle pour la Coalition de l’espérance qui manquait de femmes ! », affirme la sénatrice Angelica Lozano. Les six candidats inscrits pour la primaire de cette coalition sont des hommes, blancs. L’ex-maire de Medellin, Sergio Fajardo, candidat du Parti vert, est le mieux placé pour remporter ce scrutin.

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