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En visite au camp de migrants de Samos, Valérie Pécresse vante un « modèle » de « fermeté » et d’« humanité »

Valérie Pécresse (à droite) s’est rendue dans le camp de migrants de l’île de Samos, en Grèce, accompagnée par Eric Ciotti (au centre) et Michel Barnier (à gauche), le 15 janvier 2022. ALAIN JOCARD / AFP

« Un modèle à développer » : Valérie Pécresse s’est rendue, samedi 15 janvier, au camp de migrants de Samos, en Grèce. Elle a vu dans les containers impeccables et les clôtures sécurisées un « exemple » de la politique d’« humanité » et de « fermeté » qu’elle prône sur l’immigration.

Arrivée en fin de matinée dans le camp ouvert à la fin du mois de septembre dans cette île située face aux côtes turques, la candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle s’est fait longuement expliquer par le secrétaire général du ministère grec des migrations, Manos Logothetis, le fonctionnement des quartiers et l’accès à cette structure ceinte d’une triple clôture barbelée.

« Plus confortable » mais « moins de liberté »

Portiques de sécurité avec reconnaissance digitale et tourniquets à l’entrée, horaires de sortie compris entre 8 heures et 20 heures, zone de rétention pour les déboutés de l’asile… les mesures de sécurité sont strictes, et critiquées par les organisations non gouvernementales (ONG), qui s’inquiètent d’atteintes à la liberté de mouvement.

Sur le terrain balayé par un vent froid, Valérie Pécresse a vanté « un modèle qui allie la fermeté, le courage de dire non » et « en même temps l’humanité des conditions d’accueil » car « il y a des écoles pour les enfants, une sécurité très grande, un vrai confort », en contraste avec le bidonville de Vathy où les migrants s’entassaient auparavant.

Réfectoires, terrains de jeu, installations allant du WiFi aux laveries, ainsi que des chambres installées dans des containers blancs : « C’est plus confortable mais il y a moins de liberté », explique Philipp, un bénévole, qui fait état de problèmes « de santé mentale ». Les habitants « peuvent se déplacer s’ils ont les autorisations et sont dans le parcours de demandeur d’asile. Quand ils arrivent ce n’est pas le cas, en cas de rejet non plus… », assure Marc-Antoine Pineau, de l’association Asia.

Des demandeurs d’asile tiennent des pancartes lors de la visite de Valérie Pécresse au camp de migrants de Samos, en Grèce, le 15 janvier 2022. MICHAEL SVARNIAS / AP

Au passage de la candidate, une dizaine de manifestants somaliens ont déployé des banderoles, sur lesquelles on peut lire, en anglais, « stop à la détention » ou « la liberté des réfugiés compte ». « C’est un camp de détention juste comme Guantanmo », lance l’un des manifestants, tandis que Valérie Pacresse, à 100 mètres, s’entretient avec des policiers.

« Il n’y a rien à faire ici. Quand tu perds ta carte, qu’on appelle ici l’Ausweis, tu ne peux rien faire. Même un animal on le libère parfois ! », lance Brici, un Camerounais, sur le terrain goudronné et dépourvu de toute végétation, avant d’ajouter : « C’est plus humiliant que révoltant. »

« Exemple à suivre »

Mme Pécresse, qui porte un projet très ferme sur le régalien, martèle : « On ne peut pas avoir une Europe passoire, une Europe supermarché où on entre et sorte de façon incontrôlée. » Et si elle réfute le terme de « forteresse » elle l’assure : « Il n’y a pas de grande puissance sans respect de la frontière. »

Alors que le nombre de migrants irréguliers est, selon Frontex, revenu en 2021 à ses niveaux d’avant la pandémie, le camp de Samos est « un exemple à suivre » pour la candidate qui vante « un modèle en termes d’efficacité, ayant permis de diviser par huit le flux de clandestins passés par la Grèce ». Le coût est élevé – 43 millions d’euros – mais « beaucoup moins que ceux induits par les bidonvilles que nous avons dans nos villes », affirme Valérie Pécresse, selon qui « il faut généraliser ce qui se fait ici ».

Sur le terrain de l’immigration, privilégié des candidats d’extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour, Valérie Pécresse, qui a rencontré samedi le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, tacle Emmanuel Macron qui « a voulu mettre la poussière sous le tapis ».

Entourée d’Eric Ciotti et de Michel Barnier, la candidate LR prône aussi « une alliance des pays frontaliers européens », avec entre eux « une coopération renforcée ». Elle soutient les pays européens demandant « le financement par l’UE des murs de barbelés qui permettent de faire converger les arrivants vers les points de passage autorisés ». Car « le mur n’est pas la solution, mais ça peut être la réponse », assure-t-elle.

Le Monde avec AFP

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