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Les diplomates russes expulsés de l’OTAN en octobre 2021 étaient des espions

Une voiture diplomatique entre dans les locaux abritant le bureau d’information de l’OTAN à Moscou, le 18 octobre 2021. DIMITAR DILKOFF / AFP

Les huit diplomates russes expulsés par l’OTAN en octobre 2021 étaient des espions de haut vol. L’épisode avait aggravé la crise entre l’organisation transatlantique et Moscou. Le site du journal en ligne indépendant EU Observer, en liaison avec Dossier Center, l’ONG basée à Londres de l’opposant à Vladimir Poutine, Mikhaïl Khodorkovski, ancien patron du groupe pétrolier Ioukos, emprisonné de 2003 à 2013, a dévoilé, lundi 10 janvier, le nom de ces huit personnes.

La plupart étaient liées aux plus hautes autorités de l’Etat à Moscou. En tête, Alexandre Smouchko, lieutenant-colonel du GRU, le service de renseignement militaire, qui fut notamment l’interprète du ministre de la défense Sergueï Choïgou et du chef d’état-major général des forces armées Valeri Guérassimov.

Dmitri Filippenok était lui, selon l’enquête, un gradé du FSB, le service russe de renseignement intérieur, membre de l’unité en charge du district militaire occidental. Vassili Epichkine, lieutenant de réserve à l’Institut d’aviation de Moscou était un spécialiste de l’intelligence artificielle et du big data (les mégadonnées). Il œuvrait pour le service de renseignements extérieurs. Son collègue Sergueï Chesnokov avait un profil similaire et avait travaillé pour une société d’Etat créant des bases de données pour le FSB et le ministère de la défense.

Stanislav Teleguine et Oleg Demekhine ont, eux, étudié à l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou, réputé pour être un foyer de recrutement d’espions. Nadejda Obukhova, ancienne attachée d’ambassade au Canada et « conseillère » à Bruxelles, présente la particularité d’avoir reçu un cadeau personnel de M. Poutine en 2006. Son collègue Igor Kovalev était, lui, employé au ministère des affaires étrangères avant d’être envoyé à l’OTAN.

Coup de colère russe

L’expulsion de ces huit personnes avait entraîné en octobre la mise à l’arrêt du Conseil OTAN-Russie, qui est pourtant appelé à se réunir mercredi 12 janvier, pour la première fois depuis 2019. Les ambassadeurs auprès de l’Alliance atlantique doivent y évoquer la crise ukrainienne, à la veille d’une réunion de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, à Vienne.

On pensait, en 2021, que les autorités russes avaient utilisé les expulsions comme un simple prétexte pour mettre un terme à ce canal de communication et mieux dénoncer la « ligne agressive » des Occidentaux. On comprend aujourd’hui, en détaillant, le profil des « diplomates » expulsés, que le coup de colère de Moscou résultait aussi de la mise au jour de ce réseau.

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