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Kazakhstan : 8 000 personnes arrêtées, le président évoque une « tentative de coup d’Etat »

Dans une rue d’Almaty, au Kazakhstan, le 10 janvier 2022. VLADIMIR TRETYAKOV / AP

Une semaine après le début des émeutes qui ont secoué le pays, le Kazakhstan continue à faire le bilan. Près de 8 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre, a annoncé lundi 10 janvier le ministère de l’intérieur.

Selon le président, Kassym-Jomart Tokaïev, qui a participé lundi à une réunion par visioconférence avec son homologue russe, Vladimir Poutine, et d’autres chefs d’Etat alliés, seize membres des forces de sécurité ont été tués lors des affrontements avec les manifestants. Le nombre de civils tués lors des violences est d’après lui en cours de vérification. Dimanche soir, le ministère de l’information a retiré un bilan publié plus tôt dans la journée sur une chaîne officielle Telegram – et qui n’avait pas pu être vérifié de manière indépendante –, selon lequel plus de 164 personnes avaient trouvé la mort dans le pays au cours des violences.

Des forces « terroristes » à l’œuvre selon Tokaïev

M. Tokaïev a considéré que les émeutes étaient une « tentative de coup d’Etat » menée par des « combattants armés ». Il a certifié que ses forces ne tireraient « jamais » sur « des manifestants pacifiques ».

Selon le président kazakh, des forces « terroristes » organisées, incluant aussi bien des « islamistes » que « des criminels », des « casseurs » et des « petites frappes », ont profité d’un mouvement de contestation provoqué par la hausse du prix du carburant pour tenter de renverser le pouvoir. « Nous avons réussi à reprendre le contrôle de la situation », a-t-il ajouté, précisant que la recherche de « terroristes » se poursuivait.

M. Tokaïev a assuré que le Kazakhstan fournirait prochainement à la communauté internationale des preuves de ce qui s’est passé.

Dimanche, Kassym-Jomart Tokaïev a limogé deux responsables de la sécurité nationale qui étaient des adjoints de Karim Massimov, l’ancien chef du comité de sécurité nationale du Kazakhstan, qui a été arrêté samedi pour soupçons de trahison.

Moscou ne tolérera pas de « révolutions colorées »

Vladimir Poutine a de son côté affirmé lors de la réunion en visioconférence que les forces russes et alliées envoyées au Kazakhstan pour épauler le pouvoir quitteraient le pays après la fin de leur mission.

Conduits par la Russie, quelque 2 030 militaires de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), ont été déployés au Kazakhstan à la demande du président Tokaïev.

Le dirigeant russe a estimé que son voisin et allié avait été victime d’« une agression du terrorisme international », déclarant que ces « bandes d’hommes armés », disposant « clairement d’une expérience de combat », avaient été formées dans des « centres à l’étranger ».

Il a ensuite averti que Moscou ne tolérerait pas de « révolutions de couleur » en ex-URSS, formule pour décrire des révoltes orchestrées, selon le Kremlin, par l’Occident dans les anciennes républiques soviétiques depuis les années 2000.

« Nous comprenons qu’il ne s’agit ni de la première ni de la dernière tentative de s’immiscer dans les affaires de nos pays. Nous ne permettrons pas de perturbations chez nous, et nous ne laisserons pas les scénarios de révolutions de couleur, comme on les appelle, se dérouler. »

Le Monde avec Reuters

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