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En Afrique du Sud, la commission d’enquête sur la « capture de l’Etat » dévoile ses premiers résultats

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Le juge Raymond Zondo, à Johannesburg, en août 2018. SIPHIWE SIBEKO / REUTERS

C’est un monde où les contrats publics se négocient en paquets de cash et où les hauts fonctionnaires sont nommés pour mettre à genoux les institutions dont ils ont la charge. Un monde où les plus compétents sont mis à la porte et où les lanceurs d’alerte trouvent la mort. Qui a anéanti les services publics et siphonné les caisses de l’Etat au profit d’une clique de politiciens et d’hommes d’affaires tout-puissants.

Après « quatre années éreintantes », le juge Raymond Zondo a remis au président sud-africain, Cyril Ramaphosa, mardi 4 janvier, le premier volet du rapport de la commission d’enquête sur la corruption endémique qui a marqué le mandat de Jacob Zuma (2009-2018). « Un moment décisif dans les efforts de notre pays pour en finir avec l’ère de la capture d’Etat et restaurer l’intégrité, la crédibilité et les capacités de nos institutions et, plus important encore, de notre gouvernement », a salué le chef de l’Etat.

Avec plus de 300 témoins entendus, près de 1 500 personnes mises en cause et 1,7 million de pages de documents compromettants collectées, le travail entrepris par la commission est à la mesure du traumatisme. Il accouche, avec ce premier tome de près de 900 pages, d’une description « à peine croyable » de la « corruption rampante » qui a gangrené les institutions publiques pendant une décennie. Jacob Zuma lui-même est incriminé par une quarantaine de témoins.

Les frères Gupta en fuite à Dubaï

Dans les années 2010, l’ancien chef de l’Etat avait été mis en cause dans de nombreux scandales de corruption impliquant une fratrie d’hommes d’affaires d’origine indienne, les Gupta. Aujourd’hui en fuite à Dubaï, ces derniers sont accusés d’avoir pesé sur la nomination de ministres et de dirigeants d’entreprises d’Etat dans le but de siphonner les contrats publics sur fond de détournements massifs d’argent.

Un premier document accablant sur ces schémas de corruption a été rendu public en 2016 par la médiatrice de la République, Thuli Madonsela. Il recommandait notamment la création d’une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur ce que les Sud-Africains nomment la « capture de l’Etat » (« state capture »). Jacob Zuma, après avoir tenté d’étouffer le rapport, finit par céder. Il est contraint à la démission, quelques mois plus tard.

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