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En Syrie, la province d’Idlib de nouveau visée par des bombardements russes

La station d’eau d’Al-Arshani, le 2 janvier 2022, après une frappe aérienne russe, au nord-est de la ville d’Idlib (Syrie), tenue par les rebelles. OMAR HAJ KADOUR / AFP

Les Syriens sont entrés dans l’année 2022 comme ils avaient quitté la précédente : dans un pays déchiré par la guerre et, pour une partie d’entre eux, sous des bombardements de l’aviation russe, active dans le ciel syrien depuis 2015, date de l’entrée en guerre de la Russie aux côtés des forces du régime de Bachar Al-Assad. Dimanche 2 janvier, deux enfants et une femme ont été tués par des frappes qui ont visé la province d’Idlib, dans le nord-ouest du pays, tandis que dix autres personnes ont été blessées, selon les services médicaux.

« Les forces russes et celles du régime de Bachar Al-Assad n’ont cessé de prendre pour cible des civils au cours des cinq derniers jours dans le nord-ouest de la Syrie, alors que le nombre de civils tués en 2021 par ces bombardements est de 225 personnes », dénonce la défense civile. La province syrienne a subi, lundi, une cinquième journée de frappes d’affilée.

L’aviation russe a attaqué une quinzaine de cibles dimanche et lundi, dont deux fermes avicoles et la station de distribution d’eau de la ville d’Idlib, chef-lieu administratif et principal centre urbain de cette région où vivent 4 millions de personnes. La moitié d’entre elles sont des déplacés ayant fui les combats qui ont ravagé les autres régions du pays. Quelque 1,6 million de personnes continuent de vivre dans des camps ou des habitations précaires, selon un décompte du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Et près de 75 % de la population de la province d’Idlib dépend d’une aide humanitaire.

Contrôlée par les islamistes de Hayat Tahrir Al-Cham, héritiers de la branche syrienne d’Al-Qaida, cette province avait été désignée « zone de désescalade » en 2017 à la suite d’un accord passé entre la Russie et l’Iran, alliés du président Bachar Al-Assad, et la Turquie, soutien des rebelles. La zone a depuis fait l’objet de multiples accords de cessez-le-feu, qui ont été fréquemment violés par les autorités syriennes et leurs alliés. Une trêve fragile avait été négociée entre Moscou et Ankara en mars 2020, en réponse à des mois de combats menés par le pouvoir soutenu par la Russie. Près d’un million de personnes avaient alors fui l’offensive du régime de Bachar Al-Assad.

« Ces attaques doivent cesser »

Les attaques de ce début d’année ravivent les craintes d’une nouvelle campagne militaire ciblant les infrastructures civiles. « Une station d’eau a été gravement endommagée lors d’un bombardement, a déploré, lundi, Mark Cutts, coordinateur humanitaire régional adjoint des Nations unies pour la Syrie. Le pays est déjà confronté à une crise de l’eau et la poursuite de la destruction des infrastructures civiles ne fera que causer davantage de souffrances aux civils. Ces attaques doivent cesser », a-t-il insisté.

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