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Nouvel échange téléphonique entre Joe Biden et Vladimir Poutine pour sortir de la  crise ukrainienne

Un appel téléphonique à fort enjeu. Le président américain, Joe Biden, et son homologue russe, Vladimir Poutine, s’entretiennent, jeudi 30 décembre, pour la deuxième fois ce mois-ci, sur fond de tensions accrues entre Washington et Moscou à propos du déploiement massif de soldats russes à la frontière avec l’Ukraine.

L’entretien téléphonique, organisé à la demande de M. Poutine, « a commencé à 15 h 35 [21 h 35 à Paris] », a annoncé un responsable de la Maison Blanche. Joe Biden a décidé d’y participer depuis Wilmington, son fief du Delaware, où il passe les fêtes de fin d’année. La presse n’y a pas accès. Son ambition est, selon la Maison Blanche, de proposer une « voie diplomatique » pour éviter une escalade militaire en Ukraine.

Dans ses vœux adressés au président américain quelques heures avant l’appel, Vladimir Poutine s’est de son côté dit « convaincu », qu’un dialogue « efficace » et « fondé sur le respect mutuel » était possible, rappelant le sommet en juin à Genève ayant réuni les deux hommes. « Seule la voie des négociations peut résoudre l’abondance des problèmes immédiats qu’il y a entre nous », a ajouté par la suite le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Les Etats-Unis « préparés à répondre »

Lors de leur entretien, le deuxième en moins d’un mois, M. Biden devrait toutefois rappeler que les Etats-Unis demeurent « profondément inquiets » de la présence de dizaines de milliers de militaires russes à la frontière avec l’Ukraine et qu’ils seront « préparés à répondre » en cas d’offensive militaire, selon un responsable de la Maison Blanche.

Moscou, à l’approche de pourparlers russo-américains, le 10 janvier à Genève, ne cesse quant à lui de répéter que la priorité est la négociation de deux traités redéfinissant l’équilibre et l’architecture sécuritaires de l’Europe.

Pour le Kremlin, la sécurité de la Russie passe par l’interdiction de tout élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et la fin des activités militaires occidentales à proximité des frontières russes, zone que Moscou considère comme relevant de son aire d’influence.

Selon les Russes, ces exigences sont seules à même de contenir l’aggravation des tensions, la Russie considérant le soutien des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’Union européenne à l’Ukraine comme une menace directe à sa sécurité et ses intérêts.

Les Etats-Unis, accusés de mener certains dossiers internationaux sans trop d’égards pour leurs alliés, insistent lourdement sur une étroite coordination avec les Européens et les Ukrainiens.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a d’ailleurs pris soin de s’entretenir mercredi avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’une part, et ses homologues français, allemand et britannique, d’autre part. Le président ukrainien a dit avoir reçu l’assurance d’un « plein soutien américain » pour « contrer une attaque russe ».

Menace de sanctions

Lors d’un précédent entretien téléphonique au début de décembre entre MM. Biden et Poutine, le président américain avait menacé son homologue russe de sanctions « comme il n’en a jamais vu » en cas d’attaque contre l’Ukraine. Les Occidentaux ont jusqu’ici exclu une réponse militaire à une éventuelle invasion russe. Et le Kremlin a balayé les menaces de sanctions.

La Russie et son élite font déjà l’objet de multiples représailles économiques à cause du dossier ukrainien et de la répression dans le pays, mais aucune de ces mesures n’a fait changer le Kremlin de ligne.

Moscou dément en outre menacer l’Ukraine, dont la Russie a pourtant déjà annexé une partie du territoire, la Crimée, en 2014, et affirme devoir se protéger face à l’hostilité des Occidentaux qui soutiennent Kiev, notamment dans son conflit avec des séparatistes prorusses. Ces derniers, malgré les dénégations russes, sont largement considérés comme étant sous les ordres du Kremlin.

Signe que les pourparlers du 10 janvier à Genève sur l’Ukraine mais aussi la stabilité stratégique seront âpres, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a exclu toute « concession ». Les Etats-Unis avaient auparavant prévenu que certaines requêtes russes étaient « inacceptables ».

Ces discussions, menées par la vice-secrétaire d’Etat américaine, Wendy Sherman, et son homologue russe, Sergueï Riabkov, seront suivies, le 12 janvier, d’une rencontre Russie-OTAN, puis, le 13 janvier, d’une réunion dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le Monde avec AFP

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