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A Dubaï, les balbutiements de la mobilité durable

Sur un pont piétonnier de l’île Bluewaters, à Dubaï, aux Emirats arabes unis, le 8 décembre 2021. SATISH KUMAR / REUTERS

Est-ce la fin d’une époque ? Dubaï l’arrogant, le gaspilleur serait-il en train de dire adieu à la mobilité supercarbonée ? L’une des perles les plus opulentes des richissimes Emirats arabes unis serait-elle tentée par une nouvelle sobriété des transports ? Le royaume magique, où l’on arrose le sable avec du pétrole pour y faire pousser des buildings et des voies express, en a-t-il fini avec les excès ? Au premier abord, ce n’est pas ce qui frappe le visiteur. La Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde, est toujours bien là, dominant l’horizon embrumé de chaleur, tout comme le centre commercial le plus vaste de la planète, la piste de ski fonctionnant par 50 °C en été ou les autoroutes à douze voies.

Pourtant, au moins en matière de transport, quelque chose est bien en train de changer. Ce sont des petits détails qui le signalent. Quelques trottinettes et vélos partagés croisés sur les trottoirs, des recommandations pour les visiteurs de l’exposition universelle Dubaï 2020 de s’y rendre en métro plutôt qu’en 4 x 4…

Nouvelle doctrine

Régime autoritaire oblige, l’inflexion vers des mobilités alternatives vient d’abord d’en haut, et en particulier de la toute-puissante autorité organisatrice des transports de l’Emirat, la Roads & Transport Authority (RTA). Son inaliénable patron, Mattar Mohammed Al-Tayer, président-directeur général, présentait, fin novembre, sa stratégie en matière de transports. Le plan Dubaï 2040 met en avant le concept de « ville en vingt minutes, où 55 % de la population vivra à moins de 800 mètres des stations de métro, ce qui rendra 80 % des services du quotidien, accessibles à pied, à vélo et via d’autres modes de mobilité douce. », affirme M. Al-Tayer.

Direction la Marina, quartier excentré de la ville, vitrine de cette nouvelle doctrine qui repeint Dubaï en « leader mondial d’une mobilité fluide et durable ». Cette cité lacustre couverte d’immeubles, zone de résidence pour de nombreux expatriés, est reliée au métro et desservie par la seule ligne de tramway des Emirats. Elle propose, au ras des larges canaux, une vaste zone piétonne et cyclable. « On peut tout y faire à pied ou à bicyclette », explique un Français qui travaille au pavillon tricolore de l’Exposition universelle.

La ville n’est pas adaptée à des trajets longs à deux-roues. Elle est traversée d’autoroutes urbaines quasiment infranchissables

On y trouve en grand nombre des stations de vélos partagés siglés Careem, start-up à succès du Moyen-Orient, installée à Dubaï précisément, et dont RTA a fait un partenaire majeur. Careem, dont le métier de base est le VTC, du Pakistan au Maroc, a été racheté par Uber en 2019. L’entreprise expérimente à Dubaï des nouveaux services : livraisons, centre d’appels pour taxis et vélos partagés.

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