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Karolos Papoulias, l’ancien président hellénique, témoin des tragédies de la Grèce contemporaine, est mort

Karolos Papoulias, à Berlin, en 2013. JOHANNES EISELE / AFP

Résistant contre l’occupant nazi, exilé pendant la dictature des colonels (1967-1974), membre fondateur du Parti socialiste grec, le Pasok, qui a dirigé la Grèce pendant des décennies, président de la République pendant une crise économique sans précédent, Karolos Papoulias incarne les tragédies de l’histoire contemporaine grecque. Il est mort dimanche 26 décembre à l’âge de 92 ans, à Athènes.

La classe politique grecque a salué unanimement la disparition du président de la République hellénique de 2005 à 2015. « Il a honoré par son éthique et son comportement la plus haute institution de l’Etat, défendant vigoureusement la cohésion sociale et l’unité nationale », a souligné l’actuelle présidente Ekaterini Sakellaropoulou. « Sa participation à la Résistance et à la lutte contre la dictature a déterminé son cheminement, reflétant son engagement constant en faveur des idéaux de liberté et de justice », a-elle ajouté. Le premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a salué « un grand Grec », « l’une des personnalités les plus emblématiques de la vie démocratique du pays ». Le leader du principal parti d’opposition (Syriza) et ex-premier ministre, Alexis Tsipras, a, quant à lui, honoré un homme qui a fait preuve « d’humanité, d’engagement dans le dialogue, et qui a donné l’exemple de l’unité ».

Fils d’un officier supérieur de l’armée, né à Ioannina dans la région montagneuse de l’Epire, le 4 juin 1929, Karolos Papoulias a été actif dans la Résistance antinazie, alors qu’il n’était qu’adolescent. Champion national de saut à la perche et membre de l’équipe nationale de volley-ball, il s’oriente vers des études de droit à Athènes puis s’exile pendant la dictature des colonels à Cologne en Allemagne. Président de l’Union des Grecs de l’Europe occidentale contre la junte, il fait alors la rencontre d’Andréas Papandréou, fondateur du Parti socialiste grec (Pasok) et premier ministre de 1981 à 1989 et de 1993 à 1996. Il devient un étroit collaborateur du leader charismatique de gauche qui contribua à moderniser la Grèce après la sortie de la dictature mais qui instaura aussi un système clientéliste.

« Le peuple grec ne peut rien donner de plus »

Deux fois ministre des affaires étrangères dans des gouvernements socialistes (1985-1989 et 1993-1996), Karolos Papoulias soutient l’Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat et condamne violemment la politique de colonisation israélienne. Il affiche un positionnement résolument pro-serbe pendant la guerre de Yougoslavie dans les années 1990, la Grèce estimant alors devoir être aux côtés des orthodoxes. Karolos Papoulias œuvre également à l’apaisement des relations avec la Turquie en signant en 1988 un accord interdisant les exercices militaires pendant la période estivale et les fêtes nationales.

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