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La Belgique envisage de fermer ses réacteurs nucléaires en 2025

Le ministre belge de l’énergie, Tinne Van der Straeten, ors d’une conférence de presse sur la stratégie énergétique, à Bruxelles, le 23 décembre 2021. NICOLAS MAETERLINCK / AFP

Après plusieurs mois de tergiversations sur la question de la sortie du nucléaire en 2025, la Belgique a décidé, jeudi 23 décembre, de se prononcer définitivement en mars 2022. Le compromis « à la belge », trouvé entre les sept partis au pouvoir après une nuit de négociations, avalise l’arrêt des sept réacteurs du pays dans quatre ans, mais garde la porte entrouverte à une prolongation de deux centrales si nécessaire.

Adoptée en 2003, la loi de sortie progressive du nucléaire agite régulièrement les responsables politiques belges. Pour le gouvernement actuel, le débat s’est crispé dans le contexte d’une explosion des prix de l’énergie et des transformations profondes qui s’imposent pour lutter contre le changement climatique et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, objectif que s’est fixé l’Union européenne.

La sortie de la Belgique du nucléaire en 2025 « est confirmée, mais à deux conditions : [pouvoir garantir] la sécurité d’approvisionnement (…) et la maîtrise des prix » de l’énergie, a résumé le premier ministre Alexander De Croo. Un pari qui n’est pas encore gagné. A court terme, la Belgique, où le nucléaire compte pour 40 % de l’électricité produite, prévoit de construire de nouvelles centrales à gaz pour réussir sa transition énergétique. L’une devrait se situer à Vilvorde, dans la périphérie flamande de Bruxelles. Mais l’avenir de ce projet-clé, porté par le groupe français Engie, se trouve entre les mains de l’Alliance néoflamande (N-VA), parti nationaliste et pronucléaire, au pouvoir dans le nord du pays.

Début novembre, Zuhal Demir, ministre flamande de l’énergie, issue de la N-VA, a refusé le permis pour la construction de la centrale de Vilvorde, au motif qu’elle rejetterait trop d’ammoniac. Ce qui a permis surtout de compromettre la stratégie de sortie du nucléaire d’ici à 2025.

Eviter le risque d’un black-out

« Le choix a été fait de renforcer » cette ambition, a assuré M. De Croo, « mais tout en gardant de quoi contrer l’imprévu. C’est du bon sens ». Le gouvernement belge s’est donné jusqu’au 18 mars pour faire le point sur le sort de l’usine de Vilvorde, ou la possibilité de se tourner vers d’autres projets. A cette date, si le rapport d’Elia, gestionnaire du réseau de transport de l’électricité, montre que la sécurité d’approvisionnement peut être assurée à l’horizon 2025, la sortie du nucléaire sera définitivement entérinée. Et sinon ? La prolongation de deux réacteurs, Doel 4 et Tihange 3, au-delà de 2025, pourrait être activé. « La sagesse veut que la piste nucléaire soit maintenue », s’est réjoui Georges-Louis Bouchez, président du Mouvement réformateur. Le parti libéral francophone, membre du gouvernement, s’est positionné depuis peu en faveur de l’atome.

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