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Un panneau d’affichage représentant le candidat à la présidentielle Khalifa Haftar, au bord d’une route à Benghazi, en Libye, le 22 décembre 2021. ESAM OMRAN AL-FETORI / REUTERS
Ce devait être l’élection du renouveau en Libye, le scrutin solennisant la réconciliation entre les camps rivaux de l’Ouest (Tripolitaine) et de l’Est (Cyrénaïque), qui s’opérait lentement, mais sûrement, depuis la mise en place d’un « gouvernement d’union nationale » (GUN) au printemps. L’élection présidentielle, initialement prévue le 24 décembre, n’aura pourtant pas lieu. Le comité du Parlement, siégeant à Tobrouk (Est), chargé du scrutin, a bien été contraint de reconnaître, mercredi 22 décembre, quarante-huit heures avant l’échéance, « l’impossibilité » d’organiser une telle consultation en l’absence de consensus entre factions libyennes, autant sur les procédures que sur la liste de candidats.
La Haute Commission électorale nationale (HCEN), instance indépendante, a aussitôt proposé de la reporter d’un mois, mais une telle option semble très hypothétique au regard de l’ampleur des désaccords. L’incertitude entoure également, par ricochet, les élections législatives qui devaient suivre. Le premier retour aux urnes en Libye depuis 2014, censé faire émerger une nouvelle classe politique en rupture avec celle qui a plongé le pays dans le chaos depuis la révolution de 2011, a donc avorté. Les factions, enkystées dans des rentes militaires et financières, liées aux revenus du pétrole et à divers trafics, n’étaient à l’évidence pas prêtes à assumer l’aléa électoral. Le jeu des Nations unies et des capitales occidentales, qui ont tenu à précipiter la tenue du scrutin malgré la fragilité de sa base juridique, établie de manière unilatérale par une faction du Parlement de Tobrouk, n’a guère arrangé les choses.
Un léger vent d’optimisme avait pourtant soufflé sur la Libye en mars lorsque s’était formé, à l’issue d’une médiation onusienne, le GUN dirigé par Abdelhamid Dbeibah, un homme d’affaires de Misrata aux soutiens hétéroclites. Il était parvenu à rassembler autour de lui des représentants des deux blocs politico-militaires – la Cyrénaïque de facto contrôlée par la figure prétorienne du maréchal Khalifa Haftar, et la Tripolitaine tenue par un complexe de milices se réclamant majoritairement de la « révolution » anti-Kadhafi – dont l’affrontement en 2014-2015 puis en 2019-2020 avait approfondi la partition du pays.
Le cas de Saïf Al-Islam Kadhafi
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