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Zone euro : Omicron « va retarder la reprise, pas la faire dérailler »

Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, à Francfort, le 22 novembre 2019. RALPH ORLOWSKI / REUTERS

Isabel Schnabel, une des six membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), continue à penser que l’inflation baissera progressivement vers la fin de 2022, tout en soulignant que « l’incertitude est exceptionnellement élevée ».

Entre le rebond économique, très rapide, et la nouvelle vague pandémique, la situation est difficilement lisible. Comment la voyez-vous ?

L’incertitude est effectivement très élevée, comme elle l’est depuis le début de la pandémie de Covid-19. D’une manière générale, je pense que la reprise se poursuit. Mais, en raison de la nouvelle vague d’infections et du nouveau variant, nous observons des vents contraires à court terme. Nous prévoyons désormais une activité économique plus faible au quatrième trimestre et jusqu’au début de 2022. Mais nous envisageons un rebond plus fort par la suite. Il s’agit simplement d’un décalage dans le temps, phénomène souvent observé pendant la pandémie. Les ménages de la zone euro ont accumulé une épargne importante, qui soutient la reprise. Nous ne pensons pas que la reprise va dérailler, mais qu’elle sera retardée.

L’inflation atteint 4,9 % dans la zone euro, 6 % en Allemagne, plus de 9 % dans certains pays baltes. Etes-vous inquiète ?

Ces chiffres élevés sont liés à la situation spécifique due à la pandémie. Au moment de la réouverture de l’économie, il y a eu un fort rebond de la demande. L’offre n’a pas pu y répondre assez rapidement, en partie à cause des restrictions sanitaires. Cela a entraîné de nombreuses perturbations de la chaîne d’approvisionnement et une hausse des prix des produits de base, en particulier des prix de l’énergie. Ce phénomène a été amplifié par différents effets statistiques, parce que nous comparons les prix d’aujourd’hui à ceux d’il y a un an, au milieu de la pandémie, qui s’étaient effondrés. Cela fausse un peu le tableau.

Tous ces facteurs sont néanmoins susceptibles de s’inverser ou, du moins, de s’atténuer au cours de 2022. Prenez les goulets d’étranglement : nous ne savons pas précisément à quelle vitesse, mais il est clair qu’avec le temps ils seront résolus. De même, il est très peu probable que les prix de l’énergie continuent à augmenter à la même vitesse. Et, enfin, les effets de base vont disparaître. Nous savons que l’inflation va être élevée pendant un certain temps, mais aussi qu’elle va diminuer au cours de 2022. Ce que nous savons moins précisément, c’est à quel rythme et dans quelle mesure ce ralentissement se produira.

On entend cette explication sur une inflation temporaire depuis l’été. Et pourtant, mois après mois, celle-ci surprend à la hausse…

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