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L’ONU accuse la Pologne et la Biélorussie d’entraver son enquête sur la crise migratoire

Publié le : 21/12/2021 – 17:21

Une équipe de l’ONU envoyée en Pologne pour enquêter sur la situation des migrants à la frontière avec la Biélorussie s’est vu bloquer l’accès à cette zone, a dénoncé, mardi, la porte-parole de l’organisation, Liz Throssell. Cette dernière a, par ailleurs, appelé l’UE et ses tats membres à “faire respecter les droits humains aux frontières extérieures de l’UE ». 

L’ONU a accusé, mardi 21 décembre, la Pologne et la Biélorussie de bloquer l’accès à la zone frontalière entre les deux pays où l’organisation entendait enquêter sur la crise migratoire. 

Lors d’un point de presse régulier des agences humanitaires, une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, Liz Throssell, a expliqué que leur équipe avait pu se rendre en Pologne mais « sans avoir eu l’autorisation d’accéder à la zone frontalière », tandis que le Biélorussie avait bloqué l’accès à l’ensemble de son territoire. 

« Nous demandons instamment aux autorités des deux pays d’autoriser l’accès aux zones frontalières aux représentants humanitaires et des droits de l’Homme, aux journalistes, aux avocats, ainsi qu’aux représentants de la société civile », a-t-elle ajouté. 

Le Haut-Commissariat appelle également la Biélorussie et la Pologne à « remédier d’urgence » à « la situation désespérée dans laquelle se trouvent les migrants et les réfugiés aux frontières » entre les deux pays. 

>> À lire aussi : Biélorussie, comment les migrants se sont retrouvés pris au piège aux portes de l’Europe

Du 29 novembre au 3 décembre, une équipe du Haut-Commissariat s’est rendue en Pologne. 

Bien que n’ayant pas été autorisé à se rendre dans la zone frontalière, ils ont rencontré des représentants du gouvernement et de la société civile, et ont eu des entretiens avec 31 migrants arrivés entre août et novembre. 

Violations des droits humains 

« Les personnes interrogées ont décrit des conditions désastreuses des deux côtés de la frontière, sans accès ou limité, à la nourriture, à l’eau potable et à des abris », a affirmé Liz Throssell. 

« La majorité d’entre elles ont déclaré avoir été battues ou menacées par les forces de sécurité lorsqu’elles se trouvaient en Biélorussie. Elles ont également affirmé que les forces de sécurité biélorusses les avaient forcé à traverser la frontière, en leur disant quand et où traverser, et les avaient empêché de revenir à Minsk », a-t-elle ajouté. 

La Haut-Commissariat demande à la Biélorussie d’enquêter sur ces allégations et de mettre « immédiatement un terme à ces pratiques ». Il appelle, par ailleurs, la Pologne à cesser de renvoyer les migrants en Biélorussie sans une étude individuelle de leur cas et de ne pas placer systématiquement en détention ceux qui ne sont pas renvoyés. 

« La détention doit être une mesure exceptionnelle de dernier recours, et ne doit être utilisée que pour une période limitée, voire pas du tout », a indiqué la porte-parole. 

« Nous rappelons également à l’UE et à ses États membres leur obligation de faire respecter les droits humains aux frontières extérieures de l’UE », a-t-elle ajouté. 

Les pays occidentaux accusent la Biélorussie d’avoir orchestré l’afflux aux frontières de l’UE de milliers de migrants depuis l’été afin de se venger de sanctions imposées après les élections contestées en 2020. Minsk a rejeté ces accusations et reproché à Varsovie de refouler violemment les migrants ayant réussi à passer la frontière. 

Avec AFP  

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