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Haïti : les otages nord-américains libérés se sont en fait évadés

Weston Showalter, le porte-parole de l’organisation religieuse Christian Aid Ministries, donne, le 20 décembre à Berlin (Ohio), une conférence de presse pour expliquer les circonstances de l’évasion des douze missionnaires retenus en otage à Haïti peandant deux mois. A côté de lui, une photo du groupe de dix-sept personnes kidnappées à l’origine. TOM E. PUSKAR / AP

La libération de douze otages nord-américains retenus en otage en Haïti avait été saluée, jeudi 16 décembre, par la porte-parole adjointe de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, elle-même d’origine haïtienne. Mais les circonstances de ce retour à la liberté étaient encore inconnues.

L’organisation religieuse Christian Aid Ministries, à laquelle appartiennent ces missionnaires, a expliqué, lundi 20 décembre, qu’ils avaient organisé leur propre évasion après deux mois aux mains d’un gang.

Le 16 octobre, le groupe composé de dix-sept personnes dont cinq mineurs, avait été enlevé après la visite d’un orphelinat, à l’ouest de la capitale Port-au-Prince, au cœur d’une zone sous l’emprise d’un des principaux gangs d’Haïti. Cinq membres du groupe avaient auparavant été libérés séparément en novembre et décembre.

Le 15 décembre, après plusieurs tentatives, le groupe de douze otages restants, dont un bébé de 10 mois et un enfant de trois ans, est parvenu à briser la porte derrière laquelle ils étaient retenus captifs, et à déjouer l’attention des gardes, a expliqué le porte-parole de Christian Aid Ministries, Weston Showalter, lors d’une conférence de presse en ligne.

Deux heures de marche entre les ronces

Les adultes ont caché de l’eau dans leurs vêtements, protégé le bébé dans des couvertures et porté les autres jeunes enfants pour s’échapper et marcher à travers la forêt, a-t-il raconté. Aidés par la nuit, ils « ont marché pour sans doute près de 10 miles [16 km] et traversé une épaisse forêt, naviguant entre les ronces » pour s’échapper. « Nous avons marché dans les ronces pendant deux heures, nous étions dans les territoires de gangs, » a décrit l’un de ceux qui s’est évadé, cité par le porte-parole.

Selon ce dernier, les otages n’ont pas été victimes de violences lors de leur séquestration, et ont été nourris, même s’ils ont souffert d’une eau contaminée, de faim et du manque de sommeil.

Les membres du gang « 400 Mawozo », à l’origine de l’enlèvement, avaient réclamé un million de dollars par personne gardée captive, selon les informations recueillies par l’Agence France-Presse (AFP). L’organisation religieuse Christian Aid Ministries a déclaré avoir levé de l’argent destiné à une rançon afin de poursuivre les négociations, mais n’a pas souhaité donner davantage de détails, et le paiement d’éventuelles rançons reste inconnu. Dans une vidéo publiée fin octobre sur les réseaux sociaux, le chef de la bande armée avait menacé d’exécuter les otages.

Longtemps cantonnés aux quartiers les plus pauvres de la capitale de ce pays embourbé dans une crise politique profonde et une spirale de violence, les gangs mènent leurs activités criminelles en toute impunité. Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains, organisation basée à Port-au-Prince, a recensé au moins 949 enlèvements depuis le début de l’année.

Le Monde avec AFP

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