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Evo Morales, toujours omniprésent dans l’arène politique bolivienne

Le président bolivien Luis Arce, et l’ex-dirigeant Evo Morales, à la tête de la marche de soutien au gouvernement, à El Alto (Bolivie), le 29 novembre 2021. LUIS GANDARILLAS / AFP

C’est sous une pluie battante, le geste fatigué mais l’air triomphant, qu’Evo Morales est entré dans La Paz, le 29 novembre. Il s’est offert un bain de foule, au terme d’une marche de six jours qu’il avait lui-même convoquée en « défense du gouvernement » de son dauphin, Luis Arce. « Voici ton peuple, mon frère Lucho, voici le peuple qui va te défendre », a-t-il lancé au président, qui marchait à ses côtés.

Cette démonstration de force était l’occasion de montrer une photographie de la majorité unie, alors que des dissensions se sont fait sentir dans les rangs. « Notre demande, c’est que la droite respecte les plus de 55 % [des voix] de l’élection de l’an passé [Luis Arce avait été élu avec 55,1 % des suffrages le 18 octobre 2020] » et « [n’]utilise [pas] » des prétextes pour « conspirer », a poursuivi Evo Morales entourés de ses partisans, reprenant là une de ses antiennes.

A ceux qui rêvaient de sa mort politique lorsqu’il a précipitamment quitté le pouvoir en novembre 2019, s’exilant au Mexique puis en Argentine, l’ex-président de gauche (2006-2019) a montré que l’histoire de la Bolivie ne s’écrit pas sans lui. « Je reviendrai avec plus de force », avait prévenu Evo Morales au moment de partir, le 10 novembre 2019, ne doutant pas de son destin.

Plateaux télé et réseaux sociaux

Ces dernières semaines, Evo Morales est partout : aux côtés du président Arce, élu en octobre 2020, sur la tribune présidentielle, sur les plateaux de télévision nationaux comme internationaux… Et même au Pérou, pays voisin, où il multiplie les séjours pour fédérer la gauche régionale, attisant la colère des parlementaires de la droite péruvienne qui l’ont accusé d’« ingérence » et déclaré « persona non grata ».

Poussé à la démission, après près de quatorze ans de leadership, par une opposition qui l’accusait d’avoir fraudé au scrutin présidentiel, Evo Morales s’est exilé pendant un an – soit la durée du gouvernement transitoire de Jeanine Añez –, avant le retour de son Mouvement vers le socialisme (MAS) au pouvoir, en novembre 2020. Il ne s’est jamais retiré de la vie politique pour autant, commentant l’actualité, multipliant les conférences et occupant les réseaux sociaux depuis Buenos Aires. Rentré au pays après la prise de fonctions de Luis Arce, il a été depuis nommé chef du MAS et occupe le devant de la scène politique et médiatique, au point de parfois éclipser son dauphin.

Certes, Evo Morales n’est plus le même qu’il y a deux ans. Affaibli, il est en proie à des critiques au sein de son propre parti. Certains souhaiteraient qu’il laisse la place à d’autres. Et l’élection de Luis Arce n’a-t-elle pas montré que le MAS peut gagner des élections sans lui – une chose impensable il y a encore deux ans ?

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