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Election présidentielle au Chili : victoire historique du candidat de gauche, Gabriel Boric

Le nouveau président chilien, Gabriel Boric, après sa victoire, à Santiago, au Chili, le 19 décembre 2021. LUIS HIDALGO / AP

Les bulles de champagne fusent vers les nombreux fanions estampillés « Boric président », les drapeaux chiliens, indigènes, et les bannières arc-en-ciel de la communauté LGBT+. La foule réunie à Santiago, dimanche 19 décembre, aux abords du quartier général de Gabriel Boric, 35 ans, fête la victoire écrasante de son candidat (près de 56 % des voix), à la tête d’une vaste alliance, réunissant du parti communiste jusqu’à des figures de centre-gauche.

Au rythme des klaxons, des dizaines de milliers de personnes affluent dans la joie pour célébrer ce résultat, historique à plusieurs égards. Les quelque 15 millions d’électeurs appelés aux urnes – pour une population de 19 millions d’habitants – étaient amenés à choisir entre deux modèles radicalement opposés, pour cette première élection présidentielle depuis l’inédit mouvement social contre les inégalités de 2019. Le scrutin place au Palais de la Moneda un élu présentant tout juste l’âge minimum requis pour occuper le poste de chef d’Etat. Pour la première fois depuis le retour à la démocratie en 1990, les partis traditionnels de centre gauche et de droite étaient exclus de la course finale vers la fonction suprême.

« Nouveau chemin »

« Olé, olé, celui qui ne saute pas a voté pour Kast », entonnent les soutiens de Gabriel Boric d’un seul bond, en référence au candidat déchu d’extrême droite José Antonio Kast, un ex-député et avocat de 55 ans. Il a rapidement reconnu sa défaite. « Le peuple uni ne sera jamais vaincu » (« el pueblo unido, jamás será vencido ») exulte la foule, en reprenant ce chant des luttes sociales, au Chili et ailleurs. « Je suis tellement heureuse et tellement soulagée », jubile Barbara Araya, 30 ans. « Boric était le candidat de la défense de l’environnement, des droits des femmes et des diversités sexuelles », poursuit cette jeune entrepreneure.

« Quelle joie, quel espoir ! On prend un nouveau chemin, qui est celui de plus de justice sociale, de plus d’égalité », assure Catalina Figueroa, 32 ans, sociologue, militante au sein de « Revolucion Democratica », parti de gauche intégrant l’alliance de Gabriel Boric. Ce dernier a promis instaurer un Etat-providence et de faire du Chili « le tombeau » du néolibéralisme. Si ce modèle, mis en place sous la dictature (1973-1990) a été amendé, au cours de ces trente dernières années, il n’a jamais été profondément remis en cause.

« Cette victoire très large est une surprise, certains sondages donnaient les deux candidats au coude-à-coude et pour la première fois [depuis 1990], celui qui est arrivé en tête du premier tour [José Antonio Kast avec deux points d’avance], n’est pas élu président », souligne Marcela Rios, politiste au sein du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Chili. Après un premier tour marqué par une faible participation (47 %), ce deuxième scrutin est caractérisé par une affluence d’électeurs au plus haut (plus de 55 %), depuis la fin du vote obligatoire en 2012. « A en juger par la participation dans la région de Santiago, on peut supposer que les plus jeunes et les classes populaires se sont davantage mobilisées », poursuit la politiste.

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