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Au Mozambique, malgré les discours victorieux, la bataille contre les djihadistes n’est pas terminée

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Des hélicoptères survolent Pemba lors de la fête des forces armées mozambicaines, le 25 septembre 2021. BAZ RATNER / REUTERS

Dans son discours sur l’état de la nation, jeudi 16 décembre, le président mozambicain, Filipe Nyusi, s’est voulu rassurant : « Cette année, la province du Cabo Delgado n’a connu que 52 attaques, contre 160 en 2020. » Cinq mois après le déploiement de troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et du Rwanda pour aider Maputo à contrer les insurgés islamistes qui sévissent dans le nord du Mozambique depuis 2017, les djihadistes ont été délogés des principales villes qu’ils occupaient. La ville portuaire de Mocimboa da Praia a été reprise en août, après plus d’un an sous contrôle de ceux que la population appelle les « Chabab ». Mais l’insurrection n’est pas vaincue : chaque semaine, des attaques se produisent et les experts s’inquiètent de l’ouverture d’un nouveau front dans la province voisine de Niassa.

Situation extrêmement volatile

L’organisation Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) a recensé 37 incidents violents causant une centaine de victimes pour le seul mois de novembre au Cabo Delgado, principalement dans le district de Macomia, où sont actuellement postées les forces de la SADC. Les organisations humanitaires décrivent une situation extrêmement volatile dans toute la région : parmi les quelque 800 000 déplacés de cette crise, seuls des petits groupes ont commencé à rentrer chez eux. « Les terroristes ont été coupés de leurs principaux canaux de ravitaillement. La pression est donc retombée d’un cran. Mais maintenant, des groupes difficilement quantifiables se sont dispersés dans l’ouest et le sud du Cabo Delgado », explique une source diplomatique sur place.

Si les attaques sont encore fréquentes, leur ampleur a diminué depuis l’arrivée des troupes étrangères. On est loin de la prise de la ville de Palma, en mars 2021, qui avait duré plusieurs jours, fait des dizaines de victimes et braqué les projecteurs du monde entier sur l’insurrection des islamistes du Cabo Delgado, affiliés à l’Etat islamique (EI). Dans la foulée, le géant français TotalEnergies avait invoqué un cas de « force majeure » pour stopper son mégaprojet gazier de plusieurs milliards de dollars, situé à une dizaine de kilomètres de la ville.

Aujourd’hui, la vie reprend peu à peu à Palma, où les forces rwandaises patrouillent régulièrement. Les abords du projet gazier Mozambique LNG sont également sécurisés par les hommes de Kigali. Mais, à ce jour, aucun employé n’est revenu dans les locaux. Et si TotalEnergies a récemment rouvert un petit bureau à Pemba, à 400 km au sud du futur site d’extraction, le groupe n’a pas encore annoncé de date officielle pour la reprise des activités.

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