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La sobriété numérique – Nouvelles technologies

Publié le : 19/12/2021 – 00:11

L’Europe, avec son programme intitulé le « Pacte Vert », auquel adhère la plupart des industries de la high tech, espère devenir le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici 2050. Pour y parvenir, de grandes entreprises ont décidé de mettre en place une culture de la sobriété numérique, afin de préserver les avantages qu’apportent les technologies tout en limitant leurs impacts environnementaux.

La dette environnementale de la high tech ne cesse de s’alourdir, selon certaines études qui indiquent que notre boulimie de données et de web mal maîtrisée représente déjà 4% des émissions mondiales de CO2. La transition écologique et la sobriété numérique représentent pourtant des défis majeurs qu’il conviendrait de mener de front. Et c’est tout l’enjeu des FinOps, la contraction des mots « finance et opération », dont l’objectif est de rationaliser les moyens technologiques et leurs financements au sein même des entreprises. Les FinOps permettraient ainsi d’optimiser la consommation énergétique et de préserver les ressources de la planète, mais sans nuire à l’innovation des sociétés, estime Olivier Rafal, directeur du conseil chez SFEIR, organisme privé spécialisé en stratégie numérique et développement des technologies.

« Les FinOps permettent d’éviter le gaspillage en maîtrisant les coûts que les entreprises allouent à leur système d’information, explique-t-il. Maîtriser les coûts, cela signifie, par exemple, de ne pas surdimensionner ses installations technologiques en utilisant douze mille machines pour héberger ses données alors que vous n’en avez peut-être besoin que d’une seule. L’entreprise doit également rechercher la sobriété énergétique en évitant de construire ses propres capacités de stockage et de traitement des données qui seront beaucoup moins performantes que celles des fournisseurs du « cloud » qui ont optimisé depuis longtemps les dispositifs de l’informatique en nuage pour économiser l’énergie. »

« Par ailleurs, poursuit Olivier Rafal, les entreprises veilleront aussi à ce que les logiciels et les applications métiers soient moins gourmands et que l’obsolescence des ordinateurs, des mobiles ou des tablettes soit moins forte afin de réduire leur facture énergétique. Au final, en suivant les préconisations des FinOps, les résultats sont assez probants aussi bien pour le portefeuille que pour la sobriété numérique des sociétés qui les ont adoptées. En revanche, l’objectif n’est pas d’arrêter d’employer tout ou une partie des systèmes technologiques ou numériques dans l’entreprise car ils sont sources de valeurs et de compétitivité. Mais il convient désormais de les utiliser de façon raisonnée et en pleine conscience de leur impact environnemental avec des matériels écoconçus. »

Cette culture de la sobriété numérique, qui se met doucement en place dans les entreprises, se situe toutefois aux antipodes de l’usage, à titre personnel, que nous faisons de nos appareils électroniques. Cette frénésie de connexion, qui ne date pas d’hier, s’affiche clairement sur les compteurs du site spécialisé Internet Live Stats. Dans à peine 24 heures, nous aurons envoyé environ 230 milliards de courriels et visionné entre 6 ou 7 milliards de vidéos sur nos écrans. Nos surfs intempestifs généreront alors une consommation d’électricité de presque 4 millions de MW/h, en relâchant pas moins de 3 millions de tonnes de CO2… Sobriété bien ordonnée commence par soi-même, ajouteraient, sans doute, les climatologues.

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