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La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss reprend les négociations post-Brexit

La ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss, prend la parole lors d’une session des ministres des affaires étrangères et du développement du G7, avec les pays invités et les nations de l’ASEAN, le dernier jour du sommet à Liverpool, en Grande-Bretagne, le 12 décembre 2021. POOL / REUTERS

C’est désormais elle qui mènera les négociations avec l’Union européenne sur le Brexit. La ministre des affaires étrangères britannique, Liz Truss, a été choisie, dimanche 19 décembre, pour reprendre ce dossier. Sa nomination intervient après la démission du secrétaire d’Etat chargé du Brexit David Frost, au terme d’une semaine particulièrement éprouvante pour Boris Johnson.

Cheffe de la diplomatie britannique depuis septembre, Liz Truss, 46 ans, mènera les négociations avec l’UE sur le protocole controversé qui régit les dispositions douanières spécifiques en Irlande du Nord, selon un communiqué des services du premier ministre britannique. « Liz Truss assumera la responsabilité ministérielle des relations avec l’Union européenne avec effet immédiat », précise le texte.

Le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic a réagi sur Twitter qu’il « continuerait à coopérer avec le Royaume-Uni dans le même esprit constructif ». Après avoir d’abord défendu le maintien dans l’Union européenne lors du référendum de 2016, cette ancienne ministre du Commerce extérieur avait changé d’avis, expliquant voir dans le Brexit une source d’opportunités économiques. Liz Truss bénéficie d’une forte popularité dans les rangs de la majorité conservatrice, au point que son nom revient régulièrement pour succéder au Premier ministre.

« Chaos total »

Invoquant des désaccords avec la direction prise par le gouvernement de Boris Johnson, le secrétaire d’Etat chargé du Brexit David Frost a présenté sa démission samedi soir – précipitée par sa révélation dans la presse – alors que les difficiles négociations avec l’UE sur la mise en œuvre du protocole nord-irlandais n’ont pas abouti. Elles doivent reprendre en janvier.

Deux ans après son triomphe électoral sur la promesse de réaliser le Brexit, Boris Johnson se trouve cerné par les scandales. Il a essuyé cette semaine une fronde de son camp à propos des mesures contre le Covid-19, puis la perte d’un bastion conservateur à l’occasion d’une élection partielle en Angleterre. Il se trouve également confronté à une flambée des cas de Covid-19, due au variant Omicron.

Dans sa lettre de démission, David Frost a invoqué les nouvelles restrictions pour lutter contre le coronavirus, la hausse des impôts et la politique suivie pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050 pour expliquer son départ. « Vous connaissez mes préoccupations au sujet de la direction actuelle des choses », a-t-il écrit à Boris Johnson, soulignant que, le Brexit assuré, « le défi pour le gouvernement est à présent de réaliser les opportunités qu’il nous donne ».

Boris Johnson s’est dit « désolé » de la démission de David Frost, lui exprimant sa gratitude pour le travail qu’il a accompli. Le ministre de la santé, Sajid Javid, a dit sur la chaîne Sky News « comprendre les raisons » qui ont conduit David Frost, « un homme de principes », à partir.

Sur Times radio, l’ancienne première ministre nord-irlandaise Arlene Foster, poussée au départ en avril car considérée comme trop modérée, a jugé le départ de David Frost « très, très décevant », estimant qu’il « comprenait » les problèmes créés par les nouvelles dispositions post-Brexit en Irlande du Nord.

La cheffe adjointe de l’opposition travailliste, Angela Rayner, a jugé samedi soir sur Twitter que le gouvernement était « dans le chaos total précisément quand le pays traverse des semaines d’incertitude ». « @BorisJohnson n’est pas à la hauteur de la tâche. Nous méritons mieux que cette bouffonnerie », a-t-elle ajouté.

« Rebâtir un climat de confiance »

Tenant d’une ligne dure face à l’UE, David Frost a dirigé pour Londres les négociations sur l’accord de Brexit puis sa mise en œuvre, tout particulièrement concernant le protocole nord-irlandais. Créé pour éviter toute frontière terrestre qui risquerait de fragiliser l’accord de paix conclu en 1998 après trois décennies sanglantes, ce texte maintient la province britannique dans le marché unique et l’union douanière européens.

Le Royaume-Uni et l’UE tentent depuis plusieurs mois de s’accorder sur la mise en œuvre du texte, effectif depuis le début de l’année. Si David Frost a adopté une position inflexible pour exiger que soit écarté tout recours à la justice européenne pour le règlement des différends, le gouvernement a semblé récemment assouplir sa position à ce sujet.

« Nous avons eu des relations difficiles, mais nous avons toujours poursuivi le dialogue » franco-britannique, a tweeté le ministre des affaires européennes français, Clément Beaune, saluant « avec respect » David Frost. « Il est temps pour le gouvernement britannique de rebâtir un climat de confiance avec la France et l’UE, dans l’intérêt de tous ».

Le Monde avec AFP

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