Le hall de la compagnie italienne Trenitalia, qui lance samedi ses trains entre Paris et Lyon face aux TGV de la SNCF, veut apporter du confort « avec une âme italienne » sur les rails français, explique le patron de sa filiale française, Roberto Rinaudo dans un entretien à l’AFP.
« L’offre commerciale est basée sur plusieurs classes de service, pour satisfaire les exigences de nos clients », résume le dirigeant, qui vante notamment les fauteuils en cuir de ses trains à grande vitesse Frecciarossa (la flèche rouge).
« Notre but, c’est d’offrir un très bon rapport qualité-prix », souligne-t-il dans un français parfait.
Pour les plus exigeants, l’Executive propose « dix fauteuils de cuir qui sont très larges, inclinables » et pivotables. « Et pour les clients de cette classe, il y a à disposition toute l’offre de restauration, qui est +open bar+ », relève M. Rinaudo.
A 139 euros sur Paris-Lyon, cette offre de Trenitalia écrase la nouvelle « Business Première » de la SNCF, qui pour 3 euros de plus sur ce trajet ne propose qu’un siège de première classe avec une légère collation.
Mais les billets de la SNCF sont beaucoup plus flexibles dans cette catégorie. Et surtout, la compagnie française offre 22 allers-retours par jour entre les deux villes, quand Trenitalia commence avec 2 rotations quotidiennes pour le moment –lesquelles sont en fait une partie de la liaison internationale Paris-Lyon-Chambéry-Modane-Turin-Milan.
« Notre objectif est de renforcer cette offre avec trois allers-retours additionnels entre Paris et Lyon », dit à ce propos le directeur général de Trenitalia France. « Le plus tôt possible. Normalement, dans la première moitié de l’année 2022. »
Trenitalia propose aussi une classe Business, « qui est comparable à la première classe », des fauteuils de cuir et « une collation offerte à tous les voyageurs », dit M. Rinaudo.
« Evidemment, il y a un très grand confort avec une âme italienne. »
Et de vanter aussi la possibilité de privatiser une salle de réunion, « qui a 5 places, avec un écran qui est mis à disposition pour bien travailler » à bord.
– « pays stratégique » –
Les trains de Trenitalia comprennent bien sûr une classe Standard, « qui est comparable à la deuxième classe, avec laquelle on peut voyager à grande vitesse dans nos trains à des prix très intéressants », note le dirigeant. A partir de 23 euros sur Paris-Lyon.
Roberto Rinaudo promet dans ses trains du wifi, un portail multimédia et une offre de restauration.
Un train à grande vitesse Frecciarossa à quai le jour de son lancement le 13 décembre 2008 à la gare centrale de Milan (AFP/Archives – GIUSEPPE CACACE)
Côté matériel, Trenitalia aligne des trains à grande vitesse Frecciarossa 1000, fabriqués par Hitachi, capables de rouler à 360 km/h mais qui iront au plus à 300 km/h, comme les TGV.
« Il y a également toutes les mesures pour garantir l’assainissement du train: il y a un système de climatisation qui permet, toutes les trois minutes, d’éliminer les bactéries et virus à 95% », assure M. Rinaudo.
« On est contents de l’évolution des ventes », ouvertes depuis seulement lundi, note-t-il.
« La France est le deuxième marché en Europe après l’Allemagne en termes de volume de passagers, et pour nous c’est un pays stratégique », explique-t-il, tout en restant muet sur ses objectifs.
« Notre objectif est d’être complémentaire à l’offre actuelle, de donner une proposition commerciale qui soit attractive pour les voyageurs, de contribuer à la transition écologique, et de bien encourager le développement du train par rapport à la voiture et à l’avion. »
Il rappelle volontiers qu’en Italie l’arrivée d’un concurrent –Italo, dont la SNCF était actionnaire à l’origine– a boosté la fréquentation des trains, ce dont Trenitalia a bénéficié à l’arrivée.
La compagnie italienne a déjà exploité en France, via sa filiale Thello (devenue Trenitalia France en octobre), un train de nuit entre Paris, Milan et Venise entre 2011 et 2020, et une liaison Marseille-Nice-Milan de 2014 à 2021. Elle ne les reprendra pas, selon M. Rinaudo.
Trenitalia s’intéresse à l’ouverture à la concurrence des TER. « On va évaluer cas par cas les appels d’offres », dit-il, après un premier échec sur Marseille-Nice dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (une ligne dont l’exploitation a été remportée par l’opérateur Transdev).
Mais pour l’instant, « il n’y a rien de concret » quant à l’ouverture d’autres lignes après Paris-Lyon, selon lui.
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