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Au sommet du Partenariat oriental, l’UE tente de contrebalancer l’influence croissante de Moscou

Le président du Conseil européen, Charles Michel, avant le sommet du Partenariat oriental, au Conseil européen, à Bruxelles, le 15 décembre 2021. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Les dirigeants de l’UE ont tenté, mercredi 15 décembre à Bruxelles, de sauver leur partenariat avec l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Biélorussie face à l’emprise croissante de Moscou dans la région. « Ce n’est pas parce qu’un autre acteur avance ses pions qu’on devrait baisser les bras, plaidait une source diplomatique européenne avant la tenue de ce sixième sommet du Partenariat oriental, créé en 2009. Au contraire, il faut montrer que l’UE continue de s’impliquer, car si on arrive à moderniser la structure économique et politique de ces pays, cela changera aussi leurs relations avec la Russie. »

La rencontre se tenait dans un contexte particulièrement tendu, alors que ces pays sont non seulement durement frappés par la pandémie de Covid-19, mais aussi secoués par de multiples crises politiques. En Biélorussie, le président Loukachenko est engagé dans une répression féroce pour se maintenir au pouvoir ; en Ukraine, des troupes russes menacent aux frontières ; en Arménie et en Azerbaïdjan, les tensions restent vives après la guerre dans le Haut-Karabakh, malgré le déploiement de troupes russes de maintien de la paix ; la Moldavie a, quant à elle, été engagée dans un bras de fer avec Moscou sur le gaz, tandis que la Géorgie est ébranlée par des manifestations depuis les élections législatives contestées d’octobre 2020.

Face à ces difficultés, l’UE a dénoncé la pression sur les prix du gaz, l’instrumentalisation des exilés par la Biélorussie aux frontières avec la Pologne, et adopté des sanctions, mais « elle ne représente rien pour Vladimir Poutine, qui ne traite qu’avec les Américains pour les fondements de la sécurité en Europe », déplore un ministre européen.

Favoriser la stabilité et la coopération

Pour autant, « le partenariat avec l’Europe a du sens plus que jamais », plaide-t-on à l’Elysée, réfutant toute « impuissance européenne ». Dans toutes ces crises, « l’UE a agi et a été efficace », insiste la même source. « Ce qui est notable et très impressionnant, c’est de voir que ces pays, précisément, ont une demande d’Europe. »

Le sommet visait à réaffirmer et renforcer l’engagement entre l’UE et les cinq pays présents (la Biélorussie a boycotté la rencontre après les sanctions adoptées contre elle), afin de favoriser la stabilité et la coopération dans la région. Un plan d’investissement économique régional doté de 2,3 milliards d’euros, et en mesure de mobiliser jusqu’à 17 milliards d’euros d’investissements publics et privés, a été programmé pour relancer le partenariat. « Sa répartition dépendra des réformes réclamées et de la viabilité des projets présentés », a précisé un haut fonctionnaire européen.

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