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Au Royaume-Uni, la progression d’Omicron est « stupéfiante, jamais observée jusqu’à présent »

Une file d’attente devant l’hôtel de ville de Manchester (Angleterre), qui héberge un centre de vaccination contre le Covid-19, le 14 décembre 2021. PAUL ELLIS / AFP

« Fulgurante », « phénoménale » ou « stupéfiante » : les conseillers scientifiques du gouvernement britannique n’ont pas de mots assez forts pour qualifier la vague Omicron qui s’abat sur le Royaume-Uni. Le premier ministre, Boris Johnson, lui-même, l’a qualifiée de « raz-de-marée ». « Ce variant est la menace la plus grande à laquelle nous faisons face depuis le début de la pandémie », a prévenu Jenny Harries, la directrice générale de l’Agence britannique de sécurité sanitaire, mercredi 15 décembre, devant une commission parlementaire de Westminster. Pour cette médecin, spécialiste en santé publique, la progression de ce variant du SarS-CoV-2 identifié pour la première fois en Afrique du Sud est « stupéfiante, encore jamais observée jusqu’à présent ».

Afin de limiter cette propagation en France, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé jeudi un durcissement des conditions d’accès en France en provenance du Royaume-Uni, les voyages étant « limités aux nationaux résidents français et à leurs familles », et la durée de validité des tests raccourcie.

Les chiffres donnent le tournis. Mercredi, 78 610 nouvelles infections ont été comptabilisées sur les dernières vingt-quatre heures, un record depuis le début de l’épidémie au Royaume-Uni. A Londres, qui en est de nouveau l’épicentre, presque 20 000 cas ont été enregistrés sur cette période, et Omicron a pris le pas sur le variant Delta. Selon les modélisations de l’Agence de la sécurité sanitaire, les infections à Omicron galoperaient au rythme de 200 000 personnes contaminées par jour en début de semaine, pour atteindre entre 300 000 et 400 000 cas par jour en ce milieu de semaine. A ce rythme, 4 millions de Britanniques auront été contaminés par Omicron avant Noël. « Les cas d’Omicron doublent désormais tous les 1,9 jour », a déclaré Mme Harries, et cette croissance est exponentielle partout dans le pays. « Nous allons battre pas mal de records d’ici Noël », a relevé Chris Whitty, conseiller médical en chef du gouvernement britannique, mercredi, lors d’une conférence de presse convoquée en urgence par Boris Johnson.

L’hôpital en difficulté

Faut-il céder à la panique ? Omicron est-il aussi virulent que Delta, ou n’entraîne t-il dans l’essentiel des cas, que des formes modérées de la maladie, comme les retours d’expérience d’Afrique du Sud l’ont suggéré ces derniers jours ? Il est trop tôt pour se prononcer, a prévenu M. Whitty, sachant qu’il faut entre dix et quinze jours pour que les contaminations se traduisent en hospitalisations puis en décès (165 décès ont été enregistrés sur vingt-quatre heures mercredi, et 774 personnes ont été admises à l’hôpital le 11 décembre, selon les données officielles les plus récentes). Mais M. Whitty, qui s’est imposé comme un des experts les plus respectés du pays, a mis en garde contre une « surinterprétation » des données sud-africaines. En Afrique du Sud, « le niveau d’immunité [acquis par la population] à la suite d’une vague de variant Delta plus récente et d’une population moins vaccinée, est bien plus élevé que l’immunité acquise lors de la précédente vague [ayant touché le pays], le taux d’hospitalisation plus faible [que lors de la précédente vague] n’est donc pas une surprise », a-t-il expliqué. Et de conclure qu’il est « toujours possible qu’Omicron soit moins virulent, mais il ne faudrait pas que les gens pensent qu’il n’y a rien à craindre ».

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