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Israël aurait frappé des sites chimiques syriens

Israël a mené des raids aériens contre des sites militaires syriens, où il soupçonne le régime de réactiver son programme d’armement chimique, selon des sources de sécurité américaines et « occidentales » citées par le Washington Post, le 13 décembre. Ces frappes auraient eu lieu en mars 2020 et le 8 juin 2021. L’Etat hébreu n’a pas commenté ces révélations.

Cependant le ministre du renseignement israélien, Elazar Stern, interrogé mardi 14 décembre par la radio militaire, a signalé que son pays ne pouvait accepter que la Syrie dispose de telles armes. « Nous avons un voisin qui a déjà prouvé qu’il n’hésitait pas à utiliser des armes chimiques, mêmes contre son propre peuple, rappelle-t-il. Assad ne doit pas avoir d’armes chimiques. »

Selon le quotidien américain, Israël aurait agi après avoir estimé, en 2019, que l’armée syrienne s’était procuré une large quantité d’un phosphate de calcium, susceptible d’être transformé en précurseur du gaz sarin. Ce matériau aurait été livré à la branche 450 de l’Institut 3 000, le cœur névralgique du programme chimique syrien au sein du Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS), officiellement dissoute en 2013.

Une menace pour l’Etat hébreu

Durant la guerre civile, des attaques chimiques menées par le régime dans la Ghouta, banlieue rebelle de Damas, documentées à l’époque par Le Monde, avaient amené les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni à préparer des bombardements de représailles. Ces frappes avaient été annulées à la dernière minute, en l’échange de l’engagement de Damas à démanteler son arsenal chimique, une mission qui avait été confiée à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

En 2018, après cinq années d’inspections, l’OIAC avait déclaré s’être acquittée de cette tâche. Mais depuis cette date, des ONG ont révélé comment les autorités syriennes ont réussi à conserver une partie de leurs capacités de production. Pour Israël, ce programme constitue une menace : il avait été lancé par Damas dans les années 1980, avec l’intention d’établir un « équilibre stratégique » face à la puissance nucléaire israélienne.

Regain d’activité sur plusieurs sites

Selon le Washington Post, l’Etat hébreu a d’abord visé en 2020 une villa et un complexe dans une banlieue de Homs. Depuis lors, il aurait constaté un regain d’activité sur plusieurs sites. L’attaque du 8 juin aurait visé un bunker de stockage de l’armée près de Nasiriyah, un village situé au nord de Damas, et deux autres sites près de Homs, dont une antenne du CERS dans la localité de Masyaf. Des médias syriens ont fait état à l’époque de sept morts, dont un colonel, Ayham Ismail, élevé de manière posthume au rang de général.

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