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Assaut du Capitole : l’ancien chef de cabinet de Donald Trump pourrait être poursuivi pénalement

Mark Meadows (à gauche) aux côtés de Donald Trump, à la Maison Blanche, à Washington, le 21 octobre 2021. ALEXANDER DRAGO / REUTERS

La pression monte dans l’entourage de Donald Trump : des élus américains ont recommandé, lundi 13 décembre, des poursuites pénales contre l’ancien chef de cabinet du milliardaire républicain, Mark Meadows, qui refuse de coopérer à leur enquête sur l’assaut du Capitole.

Cette commission parlementaire, mise sur pied pour comprendre le rôle précis de l’ex-président et son entourage dans l’attaque du Congrès américain le 6 janvier 2021, a voté à l’unanimité en faveur de poursuites visant l’ancien « chief of staff » de Donald Trump.

Mark Meadows, un des plus proches conseillers du tempétueux président au moment où des milliers de ses partisans avaient envahi le Capitole pour tenter de bloquer la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle, est au cœur de toutes les attentions. L’homme de 62 ans a fourni des milliers de pages de documents officiels, courriels et SMS aux enquêteurs, mais refuse coûte que coûte de témoigner auprès de cette commission. Mark Meadows risque des poursuites, au motif qu’il tente, par son silence, « d’entraver une enquête du Congrès ».

« Les SMS et les e-mails de Mark Meadows révèlent sa profonde implication dans la préparation de l’attaque du 6 janvier », a estimé lundi soir l’élu Jamie Raskin.

La décision finale revient au ministère de la justice

Lors du vote, lundi, la représentante démocrate Liz Cheney a dévoilé des messages envoyés ce 6 janvier à M. Meadows par Donald Trump Jr, le fils du président, et par des personnalités de la chaîne conservatrice Fox News, l’exhortant à demander au président de prendre la parole pour faire reculer ses partisans, qui prenaient alors d’assaut le Congrès.

Cette commission recommande des poursuites « car il n’a pas voulu répondre de ce qu’il sait à propos d’une attaque brutale de notre démocratie », a déclaré lundi Bennie Thompson, le président démocrate de la commission spéciale.

La recommandation de ces neuf élus devrait être adoptée, dès mardi, à la Chambre des représentants avant d’être transmise au ministère de la justice. C’est à lui que revient la décision finale d’inculper Mark Meadows.

Cet ancien haut responsable de la Maison Blanche, réputé très discret, risque la prison. Son avocat avait auparavant dénoncé un procédé « injuste » et « insensé » et a déjà engagé des poursuites contre la commission dite « du 6 janvier », date de l’assaut du Capitole.

« Chasse aux sorcières »

Ce groupe d’élus multiplie injonctions à comparaître et menaces d’inculpations dans l’entourage de Donald Trump. Le sulfureux Steve Bannon, un des artisans de la victoire de Trump en 2016, qui a lui aussi snobé la commission d’enquête, a déjà été inculpé pour le même motif. Donald Trump, soucieux d’écarter cette menace, ordonne à ses fidèles de serrer les rangs.

L’élu démocrate et membre de la commission Adam Schiff a prévenu dans un communiqué que si d’autres témoins prévoient de ne pas répondre aux convocations de la commission spéciale, ils pourraient également « risquer de la prison ».

Ce groupe d’élus avance à marche forcée, avec l’objectif de publier leurs conclusions avant les élections de mi-mandat de novembre 2022, lors desquelles les républicains pourraient reprendre le contrôle de la Chambre et enterrer ses travaux. Car les partisans de l’ex-président américain s’évertuent au contraire à minimiser cette attaque, qualifiant l’enquête parlementaire de « chasse aux sorcières », une des expressions préférées de Donald Trump.

En parallèle de ces batailles sur la colline du Capitole, la commission dite « du 6 janvier » a engrangé une victoire de taille la semaine dernière, lorsqu’une cour d’appel a estimé que Donald Trump ne pouvait invoquer des privilèges présidentiels pour bloquer la transmission à l’enquête de communications internes à la Maison Blanche. Il reste encore quelques jours à l’ancien président pour adresser un recours à la Cour suprême.

Le Monde avec AFP

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